(A.P.Hawzah) -Le professeur Qaraati a abordé l’interprétation de certains versets de la sourate al-Hajj, en se concentrant sur le thème : « Le Jour du Jugement, jour de l’effacement de la raison et de l’émotion ».
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Dans l’interprétation du deuxième verset de la sourate al-Hajj, on lit :
«یَوْمَ تَرَوْنَهَا تَذْهَلُ کُلُّ مُرْضِعَةٍ عَمَّا أَرْضَعَتْ وَتَضَعُ کُلُّ ذَاتِ حَمْلٍ حَمْلَهَا وَتَرَی النَّاسَ سُکَارَیٰ وَمَا هُمْ بِسُکَارَیٰ وَلَٰکِنَّ عَذَابَ اللَّهِ شَدِیدٌ»
« Le jour où vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu’elle allaitait, et toute femelle enceinte avortera de ce qu’elle portait. Et tu verras les gens ivres, alors qu’ils ne le sont pas. Mais le châtiment d’Allah est dur. » (Al-Hajj, 2)
Avant ce verset, dans le premier verset de cette sourate, Dieu Tout-Puissant s’adresse aux hommes en disant :
يَـٰٓأَيُّهَا ٱلنَّاسُ ٱتَّقُوا۟ رَبَّكُمْ ۚ إِنَّ زَلْزَلَةَ ٱلسَّاعَةِ شَىْءٌ عَظِيمٌۭ
« Ô hommes ! Craignez votre Seigneur ! Certes, le séisme [qui précédera] l’Heure est une chose terrible . »
Puis, Il décrit cette scène grandiose en poursuivant : « Le jour où vous le verrez… », c’est-à-dire le jour où vous serez témoins de cet événement.
En ce jour, une telle peur et un tel effroi s’empareront des êtres humains que : « toute nourrice oubliera ce qu’elle allaitait ».
Il ne s’agit pas ici seulement d’une femme allaitante et de son nourrisson, mais d’une illustration de l’intensité extrême de la terreur de ce jour.
Le Coran emploie ici une analogie concrète et accessible afin que le lecteur puisse mieux appréhender cette intensité.
Dans des conditions normales, même au cœur des pires catastrophes, une mère ne se sépare pas de son enfant. Par exemple, en cas de tremblement de terre, la mère tente de sauver son enfant en le serrant dans ses bras, quitte à sacrifier sa propre vie.
Mais au Jour du Jugement, la peur est telle qu’une mère oubliera son nourrisson et s’en séparera. Cela montre l’anéantissement complet de l’émotion à ce moment-là.
Et si l’émotion est ainsi pulvérisée, qu’en est-il de la raison ?
Le verset continue ensuite sur l’état de la raison :
وَتَرَی النَّاسَ سُکَارَیٰ وَمَا هُمْ بِسُکَارَیٰ وَلَٰکِنَّ عَذَابَ اللَّهِ شَدِیدٌ
« Et tu verras les gens ivres, alors qu’ils ne le sont pas. Mais le châtiment d’Allah est dur. »
Cette formulation montre clairement qu’au Jour du Jugement, tant la raison que l’émotion seront anéanties sous le poids de la grandeur et de la violence du châtiment.
La partie intermédiaire du verset dit aussi :
وَتَضَعُ کُلُّ ذَاتِ حَمْلٍ حَمْلَهَا
« et toute femelle enceinte avortera de ce qu’elle portait »
De telles images sont exprimées à travers des exemples concrets, pour en faciliter la compréhension. Les notions de « femme allaitante » ou de « femme enceinte » sont claires et accessibles à tous.
Dans l’éducation religieuse et éthique, recourir à des exemples sensibles et émotionnels est un moyen efficace de transmettre des concepts abstraits.
Les paraboles coraniques ne désignent pas nécessairement des réalités concrètes. En vérité, l’imagination d’un tel scénario suffit à transmettre le message principal.
Même si une telle femme n’existe pas réellement dans cette situation, l’évocation de cette scène suffit à saisir l’intensité de la terreur du Jour du Jugement.
Ce qui caractérise les exemples du Coran, c’est qu’ils ne sont pas liés à une culture locale ou régionale. Ils ne deviennent jamais obsolètes et restent compréhensibles et pertinents à travers l’histoire.
En tout temps et en tout lieu, les notions de « mère », « nourrisson », « femme enceinte » et « accouchement » sont des réalités familières et communes à l’humanité entière.
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