۲۴ آذر ۱۴۰۳ |۱۲ جمادی‌الثانی ۱۴۴۶ | Dec 14, 2024
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13 août 2024 - 15:00
اربعین

Hawzah/40 est la traduction du mot arabe « arbaeen ». C’est un événement important de l’Islam qui correspond au 20 Safar qui est le quarantième jour après la tragédie d’Achoura. Ce jour est particulier car après Achoura, c’est l’autre date où à travers le monde, les shiites vont à nouveau se réunir pour se rappeler Achoura et commémorer le souvenir de la souffrance des captifs de Cham.

(A.P.Hawzah) -40 est la traduction du mot arabe « arbaeen ». C’est un événement important de l’Islam qui correspond au 20 Safar qui est le quarantième jour après la tragédie d’Achoura. Ce jour est particulier car après Achoura, c’est l’autre date où à travers le monde, les shiites vont à nouveau se réunir pour se rappeler Achoura et commémorer le souvenir de la souffrance des captifs de Cham.

C’est une date unique car on y commémore la force et le sacrifice considérable consentie par une femme : Zeynab al-Kubra (sa), qui va porter à bout de bras avec son neveu, le 4ème Imam (as), la postérité des événements de Achoura.

• Cette date particulière soulève malgré tout une série de questions :

• Quelle est la philosophie d’« arbaeen » autrement dit le chiffre 40 ?

• Pourquoi faire une commémoration 40 jours après Karbala?: est-ce une commémoration culturelle ou avec des fondements religieux ?

• Qu’entend-t-on par 40 jours après Karbala : est-ce que les captifs sont retournés 40 jours après Achoura ou sont-ils restés un an dans les geôles de Cham avant de retourner à Karbala 40 jours après?

• La commémoration des 40 jours de la mort d’un homme est-elle le fruit de notre culture ou existe-t-il un fondement religieux à cette forme de commémoration ?

Ces questions sont motivées par le fait que trop de personnes commémorent le 40ème sans vraiment comprendre ou saisir la signification ou la philosophie du « arbaeen ». Pour répondre à ces questions et pour mieux comprendre ce qui se cache derrière le chiffre 40, nous allons tenter de disséquer un certain nombre de questions afin de toucher du doigt la philosophie de ce nombre:

• Où mentionne-t-on dans le Saint Coran le chiffre 40 et à quel Prophète cela se réfère ?

• Comment ce nombre affecte la vie des Prophètes de Dieu ?

• Quelle est la signification spirituelle de ce chiffre ? En effet, de nombreuses traditions (hadiths) mettent en avant la signification spirituelle de ce chiffre.

• Quelles sont les traditions (hadiths) qui nous invitent à honorer une personne 40 jours après son décès ?

• Dans les 40 jours qui ont suivi la tragédie de Karbala, quel périple a suivi la caravane des captifs depuis Karbala en passant par Kufa jusqu’à Sham et le retour à Karbala ? Est-ce que cela est humainement possible ?

• Comment peut-on et devrait-on honorer le 40ème du martyr d’Imam Hussein (as) ?

Laissez-moi clarifier un premier point. Nous n’allons pas expliquer pourquoi c’est le chiffre 40 qui a été privilégié par Dieu au lieu du 30, du 50 ou je ne sais pas quel autre chiffre. Mais au moins nous essaierons de toucher du doigt quelques-uns des mystères qui se cachent derrière le 40.

Le nombre 40 dans le Saint Coran

L’un des tous premiers versets qui évoque le chiffre 40 se rapporte à l’histoire du Prophète Moussa (as). Le verset 51 de la sourate 2 al-Baqarah nous raconte : « Et [rappelez-vous] lorsque Nous donnâmes rendez-vous à Moïse pendant quarante nuits!... Puis en son absence vous avez pris le Veau pour idole alors que vous étiez injustes (à l’égard de vous-mêmes en adorant autre qu’Allah). »

Cet extrait du Saint Coran rappelle le moment où Nabi Moussa (as) fut appelé au mont Sinaï par Dieu afin de lui confier la Thora.

Le nombre 40 est fortement lié à la vie de tous les Prophètes et pas seulement Nabi Moussa (as). Voici d’autres exemples du lien entre la vie de nos Prophètes et ce fameux chiffre 40 :

• Les règnes de Nabi Dawoud et de Nabi Sulayman (as) ont duré 40 ans,

• Notre Saint Prophète (PSL) a fait l’annonce de la prophétie à l’âge de 40 ans,

• L’argile dans laquelle a été façonné Nabi Adam (as) fut modelée pendant 40 jours

• Ou encore le déluge du temps de Nabi Nouh a duré 40 jours.

La dimension spirituelle du chiffre 40

Ce chiffre a une résonance particulière dans l’Islam et dans le développement spirituel des êtres humains. Pour poser le décor, citons quelques exemples de hadiths ou de pratiques qui sont des invitations à l’élévation spirituelle :

• Ceux qui récitent le dou’a-e-ahad durant 40 jours seront au nombre de ceux qui aideront notre 12ème Imam (as)

• Ceux qui récitent le zyarat Achoura durant 40 jours verront leurs prières exaucées

• Ceux qui font du commérage (ghibat) verront leurs prières ne pas être acceptées durant 40 jours, c-à-d. qu’ils n’en tireront aucun bénéfice spirituel. Plutôt que de chercher à mesurer la taille de nos péchés, il est parfois bien plus salutaire de se demander contre qui nous avons désobéi en commettant un péché.

L’être humain a une particularité. De nos jours, beaucoup de psychologues mettent en avant le fait qu’il faille environ 6 semaines c.-à-d. 40 jours à une personne pour changer durablement son mode de vie. Notre Saint Porphète (PSL) l’a déjà évoqué dans le hadith suivant : « Quiconque dédie 40 jours à la vénération de Dieu, une source de sagesse jaillira de son cœur et se déversera sur sa langue. »

On peut penser que dédier 40 jours à la vénération de Dieu est une chose facile. Mais imaginez par exemple la discipline nécessaire pour effectuer en temps et en heure durant 40 jours ses prières quotidiennes ? Une personne, qui durant 40 jours travaille sur lui-même pour se comporter selon les principes islamiques verra ces principes devenir une seconde nature chez lui. Lorsque l’on s’efforce durant 40 jours de se lever le matin pour faire la prière du Fajr, au bout des 40 jours cela deviendra naturel et normal. Il en est de même pour toutes les pratiques religieuses. Si une personne parvient à s’imposer cette autodiscipline, au bout de 40 jours, prier en temps et en heure deviendra une seconde nature chez lui.

Dans le Saint Coran, Sourate 46 verset 15, il est écrit : « Et Nous avons enjoint à l’homme de la bonté envers ses père et mère: sa mère l’a péniblement porté et en a péniblement accouché; et sa gestation et sevrage durent trente mois; puis quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il dit : ‘Ô Seigneur! Inspire-moi pour que je rende grâce au bienfait dont Tu m’as comblé ainsi qu’à mes père et mère, et pour que je fasse une bonne œuvre que Tu agrées. Et fais que ma postérité soit de moralité saine. Je me repens à Toi et je suis du nombre des Soumis’.»

Ce verset parle de l’âge de la maturité spirituelle et intellectuelle de l’être humain. Selon certaines traditions de nos Saint Massoumines, même Shaytan s’étonne de voir une personne de 40 ans n’ayant toujours pas trouvé le chemin vers Dieu. N’attendons pas d’être aux portes de la mort pour ouvrir les yeux, changer et nous tourner vers Dieu. Qui sait quand cette porte s’ouvrira. A nous de saisir toutes les opportunités et l’inspiration pour changer.

La commémoration d’un mort 40 jours après son décès

Essayons d’expliquer maintenant pourquoi il est recommandé de commémorer le 40ème d’un proche décédé. Profitons-en pour citer les traditions qui soutiennent cette pratique. Le Saint Prophète (PSL) a dit que : « La terre pleure le décès d’un croyant durant une période de 40 matins. »

Ces quarante jours de souvenir sont une manière d’honorer la mémoire de nos proches défunts. De la même manière, lui donner l’ablution funéraire (ghusl-e-mayyat) ou préparer de la nourriture pour les proches des défunts sont d’autres manières de l’honorer. C’est une pratique très recommandée en Islam. Lorsque Ja’far le frère d’Imam Ali (as) était décédé, il avait ordonné à son entourage : « préparez de la nourriture pour cette famille car elle mérite que nous la soutenions dans ces moments de deuil. »

Il y a des fondements concrets dans cette commémoration. Commémorer le 40ème n’est pas une tradition mais c’est un acte recommandé dans l’Islam. Mais en raison de notre ignorance, c’est devenu une coutume comme tant d’autres. S’il est recommandé de commémorer le 40ème de nos proches décédés, alors imaginez l’importance de la commémoration du 40ème d’Imam Hussein (as), l’un des 14 musulmans les plus parfaits de la création et le plus admirable que la terre a eu le privilège de porter. Arbaeen est une commémoration en accord avec la Sunna du Saint Prophète (PSL).
Imam Baqir (as) a dit : « Les cieux ont pleuré sur Imam Hussein (as) durant 40 jours, se levant rouge et se couchant rouge ». Il disait aussi : « le Paradis a pleuré durant 40 matins après la mort de Hussein. »

Après 40 jours de souvenir de la tragédie de Karbala, le jour d’Arbaeen, nous récitons le zyarat Arbaeen afin de renouveler l’allégeance et l’obéissance que nous avons promises à notre Imam le jour d’Achoura à travers le zyarat Achoura. Imam al-Askari (as) a expliqué qu'il y a cinq signes qui permettent de reconnaître un vrai croyant :

• Effectuer les 51 rakaats de prières journalières (dont 17 sont obligatoires),

• Le port d’une bague sur la main droite,

• Prononcer de manière intelligible et claire « bismilla ar-Rahman ar-Rahim » durant les prières,

• Se prosterner sur la terre, de préférence la terre de Karbala

• Et enfin effectuer le Zyarat Arbaeen.

40 jours de périples depuis la capture à la libération et au retour à Karbala

Imam Sajjad (as) et Zeynab al-Kubra (sa) furent les premiers à nous enseigner la commémoration d’Arbaeen lorsqu’ils sont revenus à Karbala après leur libération.

Deux théories existent. La première dit que le retour à Karbala a eu lieu 40 jours après Achoura. La seconde dit quant à elle que les survivants sont restés en prison à Sham avant d’être relâchés et de revenir à Karbala 1 an et 40 jours après Achoura. Mais concentrons-nous plus spécifiquement sur la première théorie. Cette théorie est notamment défendue par sheykh Kurbasi, auteur d’une encyclopédie islamique en 100 volumes.

Arrivée à Cham le 1er Safar 61 AH, la caravane avait parcouru presque 900 kilomètres par le nord de la Syrie. Ils restèrent dans les prisons de Damas durant une dizaine de jours avant d’être libéré par Yazid et revenir à Karbala le 20 Safar 61 AH. Il est très difficile d’imaginer que les prisonniers soient restés un an en prison à Sham. Deux raisons à cela :

• Il y a d’abord la portée et la puissance des discours prononcés par Zeynab al-Kubra (sa) et par Imam Sajjad (as) dans la cour de Yazid. Ces deux discours avaient eu un tel impact que la colère commença à monter au sein de la population. Cette montée du mécontentement et de la contestation était un danger politique pour Yazid. Garder ces captifs en prison était une véritable menace pour son pouvoir.

• Il y a ensuite la présence de Hind épouse de Yazid et celle de son fils qui étaient de fervents fidèles des Ahl al-Bayt (PSL). Hind qui a grandi au contact des Ahl al-Bayt (PSL) ne pouvait laisser faire Yazid durant plus d’un an.

Selon certains historiens, Yazid va accepter les demandes de Zeynab al-Kubra (sa). Il va ensuite charger Nu’mân ibn Bachir qui était le beau-père de Mukhtar Thakafi de ramener les captifs là où ils le souhaitaient. Contrairement à l’arrivée, le trajet de retour vers Karbala fut plus court car la caravane prit une route directe par le sud de Damas. Et c’est ainsi qu’ils arrivèrent à Karbala le 20 Safar 61 AH. Jabir Ibn Abdoullah Ansari était présent sur les lieux à l’arrivée de la caravane. C’est ce jour-là que fut commémoré le premier Arbaeen de notre Imam Hussein (as).

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