(A.P.Hawzah) -Le mois béni de Ramadan est le printemps du festin coranique et des invocations divines, où chaque jour offre une précieuse opportunité de se connecter au ciel de la spiritualité et d'entreprendre un cheminement divin. Dans cette perspective, feu Ayatollah Mojtahedi Tehrani, dans l’une de ses conférences, a expliqué la prière du 20e jour du mois béni de Ramadan, que nous vous présentons.
Invocation du 22ème jour du mois de Ramadan
اَللّـهُمَّ افْتَحْ لى فيهِ اَبْوابَ فَضْلِكَ، وَاَنْزِلْ عَلَيَّ فيهِ بَرَكاتِكَ، وَوَفِّقْني فيهِ لِمُوجِباتِ مَرْضاتِكَ، وَاَسْكِنّي فيهِ بُحْبُوحاتِ جَنّاتِكَ، يا مُجيبَ دَعْوَةِ الْمُضْطَرّينَ.
"Ô Seigneur! Ouvre-moi les portes de ta Grâce ce mois-ci, envoie tes bénédictions sur moi, donne-moi l'occasion de faire ce qui te plaît, et loge-moi au milieu de ton paradis, O celui qui exauce les prières des personnes en détresse!"
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Premier passage de la prière : اللَّهُمَّ افْتَحْ لِی فِیْهِ أَبْوابَ فَضْلِکَ
Dans cette première supplication, il est question de l’ouverture des portes de la grâce divine. L’expression "Ô Seigneur! Ouvre-moi les portes de ta Grâce ce mois-ci" traduit une relation profonde entre le serviteur et son Créateur. Le croyant implore Dieu d’ouvrir les portes de Sa grâce et de Sa générosité.
Cette demande repose sur la distinction entre deux attributs divins : la grâce et la justice.
La grâce divine représente une bienveillance illimitée, allant au-delà du mérite des serviteurs.
La justice divine, quant à elle, implique une stricte rétribution des actes.
D’après le verset coranique :
ما أَصابَکُمْ مِنْ مُصیبَةٍ فَبِما کَسَبَتْ أَیْدیکُمْ وَ یَعْفُوا عَنْ کَثیرٍ
"Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup." (Sourate Ash-Shūrā, 42:30), Dieu, dans Sa miséricorde, efface nombre de nos fautes, ce qui illustre Sa grâce infinie.
Ce passage de la prière nous enseigne donc que notre relation avec Allah doit être fondée sur l’espérance en Sa grâce plutôt que sur une stricte justice. Car si l’homme était jugé uniquement selon la justice absolue, nul ne pourrait échapper à Ses comptes.
Deuxième passage de la prière : وَأَنْزِلْ عَلَیَّ فِیْهِ بَرَکاتِکَ
Dans cette deuxième invocation, le croyant demande à Allah de lui accorder Ses bénédictions.
Dans la tradition islamique, la barakah (bénédiction) est une notion profonde qui désigne l’accroissement et l’abondance dans le bien. Elle peut se manifester dans divers aspects de la vie humaine :
1. Bénédiction dans la longévité
La bénédiction dans la durée de vie se manifeste sous deux formes :
Quantitative, c'est-à-dire une longue vie.
Qualitative, à travers un impact positif et une contribution significative à la société.
Un exemple frappant est celui d’Al-Allāmah Majlisī, qui, malgré une vie relativement courte, a laissé un héritage inestimable avec son ouvrage Bihār al-Anwār, une encyclopédie en 110 volumes.
2. Bénédiction dans la richesse
La richesse bénie est celle qui est utilisée pour le bien de la communauté.
3. Bénédiction dans le savoir
La barakah dans le savoir se manifeste à travers la transmission de la connaissance, la formation d’étudiants et la rédaction d’ouvrages influents. Sheikh Abbas Qomi, auteur du célèbre Mafātīḥ al-Jinān, en est un parfait exemple.
En revanche, certaines personnes, bien qu'occupant des postes religieux, restent privées de cette bénédiction. Être imam ou porter l’habit religieux sans engagement dans l’enseignement, la rédaction ou le service à la communauté ne garantit pas la barakah.
Troisième passage de la prière : وَوَفِّقْنِی فِیْهِ لِمُوجِباتِ مَرْضاتِکَ
Dans cette partie, le serviteur demande à Allah de lui accorder le succès dans les actions qui mènent à Son agrément.
Cela inclut à la fois :
Les actes d’adoration, comme la lecture des invocations nocturnes (Duʿa Abū Ḥamza ath-Thumālī, Duʿa Kumayl, Duʿa al-Iftitāḥ).
Le service social, tel que le soutien aux nécessiteux, l’aide aux jeunes mariés et la fourniture de nourriture aux démunis.
Ainsi, la satisfaction divine ne s’obtient pas uniquement par la prière, mais aussi par le service aux autres.
Quatrième passage de la prière : وَأَسْکِنِّی فِیْهِ بُحْبُوحاتِ جَنَّاتِکَ
Dans cette invocation, le croyant demande à Allah de lui accorder une place centrale au paradis.
Le mot "بُحْبُوحَة" signifie le centre et l’endroit le plus vaste. Les traditions islamiques décrivent le paradis comme ayant différents degrés, et les prophètes ainsi que les saints occupent les positions les plus élevées.
À l’inverse, l’enfer est décrit comme un lieu de conflits et de remords éternels, où ses habitants se blâment mutuellement pour leur chute.
Dernier passage de la prière : یا مُجِیبَ دَعْوَةِ المُضْطَرِّینَ
Dans la conclusion de cette prière, Allah est invoqué comme Celui qui répond aux prières des affligés.
Ce rappel final résume les requêtes précédentes :
L’ouverture des portes de la grâce divine.
La descente des bénédictions dans la vie.
La réussite dans les actes agréables à Dieu.
L’accès à une place d’honneur au paradis.
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