(A.P.Hawzah) -Le mois béni de Ramadan est le printemps du festin coranique et des invocations divines, où chaque jour offre une précieuse opportunité de se connecter au ciel de la spiritualité et d'entreprendre un cheminement divin. Dans cette perspective, nous vous présentons les invocations quotidiennes de ce mois d'hospitalité divine, à vous, chers érudits.
Invocation du 12ème jour du Ramadan
اللهُمَّ زَيِّنّى فيهِ بِالسَّتْرِ وَالْعَفافِ، وَاسْتُرْنى فيهِ بِلِباسِ الْقُنُوعِ وَالْكَفافِ، وَاحْمِلْنى فيهِ عَلَى الْعَدْلِ وَالْإِنْصافِ، وَ امِنّى فيهِ مِنْ كُلِّ ما اخافُ، بِعِصْمَتِكَ يا عِصْمَةَ الْخآئِفينَ
" Ô Seigneur! orne-moi dans ce jour d’abstinence et de décence, revêt-moi du contentement et du strict nécessaire, aide-moi à faire preuve de justice et d’équité, préserve-moi de tout ce que je redoute, par ta protection, ô refuge des apeurés! " [1]
Commentaire de l’invocation du 12ème jour du mois de Ramadan
Les points les plus importants qui se dégagent de l’invocation du 12ème jour se présentent comme suit :
Explication des concepts de modestie et de chasteté et leur rôle dans le mode de vie islamique; les conséquences de la révélation des défauts et des fautes des autres et la relation entre justice et sécurité.
Signification de Sitr [couvrir les défauts] et de la chasteté
Le sens littéral du terme arabe « Sitr » correspond à « revêtement utilisé pour couvrir des objets » [2]. De même, « ifāf », « chasteté et modestie » désigne l’abstinence à tout acte illégal, qu’il s’agisse de relations sexuelles illicites ou d’autres actes illégaux [3].
L'importance de la dissimulation des défauts et des fautes des autres
« Celui qui couvre permanement les défaut » est un attribut d’Allah. Cela signifie qu’Allh ne laisse pas facilement ternir la réputation des gens à cause des péchés secrets commis ou des fautes.
Les attribut sublime d’Allah doivent aussi se manifester dans la vie. L’homme a le devoir de protéger le nom et la réputation d’autres personnes en évitant de divulguer leurs secrets, leurs défauts et leurs fautes. [4]
En pratique, nous voyons que beaucoup de personnes essayent de découvrir les secrets de la vie des autres. [5] Ils oublient que si les défauts et les fautes des autres membres de la société demeurent cachés, ils pourront vivre dans la paix ensemble.
Si les défauts et les péchés des membres de la société sont révélés, il ne pourront plus vivre ensemble comme une communauté car la confiance mutuelle s’envolera pour laisser régner un atmosphère de scepticisme et de méfiance. Cette atmosphère va éventuellement miner la société elle-même et provoquer sa chute. [6]
De plus, la divulgation des secrets et des fautes des gens peut provoquer une inimitié au sein de la communauté et même de graves conflits. Compte tenu de tous les maux susceptibles d’être engendrés par la révélation de telles fautes et péchés, si l’on recherche le bien-être social, la sécurité et la paix pour la société, il faut s’abstenir de divulguer les fautes et les faiblesses des autres. [7]
Il est à noter que, lorsque les gens perdent leur respect et leur bonne réputation dans la société, ils sont encouragés à commettre davantage de péchés car ils auront le sentiment qu'ils n'ont plus rien à perdre. Craignant que ses méfaits soient divulgués, les gens ont tendance à faire preuve de prudence et évitent de les commettre. Cependant, une fois qu'ils seront réellement déshonorés par la révélation de leurs fautes et de leurs péchés, ils n'auront plus rien à perdre et s'engageront dans le péché sans se soucier. [8]
Abstention et chasteté, les plus belles parures du style de vie islamique
La tolérance et la chasteté sont considérées comme deux des qualités les plus importantes du mode de vie islamique. [9] Le terme arabe « Ifāf » désigne littéralement le sentiment de se contenter de manger une petite quantité de nourriture ou un petit reste.
Il a développé une signification assez large dans le cadre des enseignements islamiques qui consiste à faire preuve de retenue envers tous les désirs de l'homme, y compris le désir sexuel, le désir de pouvoir, les positions matérielles, la richesse, la parole, etc. [10]
La relation entre justice et sécurité dans la communauté islamique
La sécurité, y compris la sécurité contre le châtiment divin, la sécurité contre les accidents sociaux tels que la guerre, la transgression et le meurtre, et même le sentiment psychologique de sécurité, ne peut être réalisée que lorsque les deux principes suivants régissent les sociétés humaines : la foi et la justice sociale. [11]
Si la foi en Allah est ébranlée dans une société, le sens des responsabilités à son égard est éliminé et la justice sociale remplacée par l'oppression et les actes répréhensibles, la sécurité sera également compromise dans une telle société.
C’est pourquoi, bien que les intellectuels du monde s’efforcent sans cesse d’élaborer des plans pour renforcer la paix et éliminer l’insécurité dans le monde, le monde s’éloigne de plus en plus de la paix et de la sécurité. Ceci est clairement dû à la foi fragile en Dieu et à la prédominance de l'oppression au lieu de la justice dans les sociétés. [12]
Allah, le protecteur suprême de tous
Selon le Coran, une nation peut se transformer en nation puissante et persiste dans la valorisation de son honneur en s’associant à La plus grande puissance qui existe, ne fait confiance qu’en Lui et cherche de l’aide uniquement de ce pouvoir immortel.
Par conséquent, une nation qui ne fait que se soumettre à un tel pouvoir ne craindra personne d’autre au monde. De toute évidence, la source d'un tel pouvoir ne peut être trouvée que par le Créateur de l'univers, Allah le Tout-Puissant. [13], [14]
Source : Le bureau du website du Grand Ayatollah Makarem Shirazi
[1] La nouvelle Mafātīḥ, p. 814.
[2] Le message de l'Imam Amir al-Mu'minīn (as), vol. 4, p. 512.
[3] Ibid, p. 724.
[4] Une sélection de Tafsir, vol de Nemūneh. 1, p. 470.
[5] L'éthique dans le Coran, vol. 3, p. 351.
[6] Ibid.
[7] Ibid.
[8] Le message de l'Imam Amir al-Mu'minīn (as), vol. 1, p. 424.
[9] Ibid, vol. 2, p. 508.
[10] L'éthique islamique en la Nahj al-Balaghah [basé sur Muttaqin-Sermon], vol. 1, p. 340.
[11] i Nemūneh Tafsir, vol. 5, p. 321.
[12] Ibid.
[13] Al-Baqarah, 83.
[14] i Nemūneh Tafsir, vol. 1, p. 333.
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