(A.P.Hawzah) -L'un des commandements importants de l'Islam est l'attention portée à la confiance et à la fidélité. Le Coran déclare à ce sujet :

«إِنَّ اللَّهَ یَأْمُرُکُمْ أَنْ تُؤَدُّوا الْأَمَانَاتِ إِلَیٰ أَهْلِهَا.» ۱

« Certes, Allah vous ordonne de rendre les dépôts à leurs propriétaires. » ¹

Explication :

La question essentielle de la fidélité peut être abordée sous deux angles :

1. Les dépôts matériels que les gens se transmettent.
2. Les dépôts spirituels que Dieu Tout-Puissant a confiés à l'homme. Les deux types de dépôts occupent une place très spéciale dans l'Islam.

Les dépôts matériels

Concernant la sensibilité et l'importance des dépôts matériels, il suffit de dire qu'il n'y a aucune différence dans leur restitution, qu'il s'agisse d'un ami ou d'un ennemi.

L'Imam Sajjad (as) déclare à ce sujet :

« Il est de votre devoir de restituer le dépôt à son propriétaire. Je jure par Celui qui a envoyé Muhammad (PSL) en tant que Prophète, si l'assassin de mon père Hussein (as) me confiait l'épée avec laquelle il a tué mon père comme dépôt, je ne trahirais pas cette confiance. » ²

Dans l’histoire de la guerre de Khaybar, qui a eu lieu durant la septième année de l’hégire, les provisions de l’armée musulmane étaient épuisées, et ils étaient tellement en difficulté pour l'approvisionnement alimentaire qu'ils devaient manger de la viande d'animaux comme les chevaux et les mulets (dont la consommation est déconseillée). Dans cette situation, ils ont aperçu un berger conduisant les moutons des Juifs vers les forteresses. Ils ont tenté de s'emparer de ces moutons. Le berger a répondu : « Ceux-ci sont un dépôt pour moi. » Le Prophète (paix soit sur lui) a déclaré clairement devant des centaines de soldats affamés : « Dans notre foi, trahir un dépôt est l'un des plus grands crimes. Il est de ton devoir de conduire tous les moutons jusqu'à la porte du château et de les restituer à leurs propriétaires. » Ce berger a alors accepté l'Islam, a restitué les moutons à leurs propriétaires, puis a rejoint l'armée musulmane et a combattu contre les Juifs jusqu'à son martyr. ³

Critère de reconnaissance des individus

Un des critères que l'Imam Sadiq (as) présente pour reconnaître les gens est justement la restitution des dépôts ; au point qu'il dit :

« Ne regardez pas la durée du couronnement et de la prosternation d'une personne, mais examinez son honnêteté et sa fidélité. » ⁴

Le travail et la responsabilité de chaque personne sont des dépôts qui pèsent sur elle

Ce qui ne doit pas être négligé, c'est que les dépôts matériels ne se résument pas uniquement aux biens que les autres nous confient. Le travail et les responsabilités qu'une personne accepte sont également des dépôts qu'elle doit gérer avec soin.

L'Imam Ali (as) écrivait dans une lettre à Ash'ath ibn Qays, gouverneur de l'Azerbaïdjan, après la bataille de Jamal :

«إِنَّ عَمَلَکَ لَیْسَ لَکَ بِطُعْمَةٍ وَ لَکِنَّهُ فِی عُنُقِکَ أَمَانَةٌ.» ۵

« En effet, ton poste de gouverneur n'est pas un moyen de subsistance, mais un dépôt qui pèse sur tes épaules. » ⁵

Il est probable que si les responsables, et de manière générale, quiconque a une responsabilité dans la société, avait cette vision de son rôle et de ses devoirs, de nombreuses questions sociales se résoudraient d'elles-mêmes.

Mais enfin, ce qui amplifie l'importance de cette discussion, ce sont les mots de l’Imam Ali (as) :

«مَنْ لاَ أَمَانَةَ لَهُ لاَ إِیمَانَ لَهُ.» ۶

« Celui qui n'a pas de fidélité n'a pas de foi. » ⁶

Notes de bas de page :

1. Sourate An-Nisa, verset 58.

2. عَلَیکمْ بِاداءِ الاْمانَةِ فَوالَّذِی بَعَثَ مُحَمّداً(صلی الله علیه وآله) بِالحَقِّ نَبِیاً لَوْ اَنَّ قاتِلَ اَبِی الْحُسَینِ ابْنِ عَلِی(علیه السلام) اَئْتَمَنَنِی عَلَی السَّیفِ الَّذِی قَتَلَهُ بِهِ لاَدَّیتُهُ اِلَیه. Mishkat al-Anwar, Tabrisi, vol. 3, p. 142

3. Sîrat Ibn Hichâm, vol. 3, p. 345 ; Furugh Abadiyat, vol. 2, p. 247.

4. «لاَ تَنْظُرُوا إِلَی طُولِ رُکُوعِ اَلرَّجُلِ وَ سُجُودِهِ، وَ لَکِنِ اُنْظُرُوا إِلَی صِدْقِ حَدِیثِهِ وَ أَدَاءِ أَمَانَتِهِ.» Al-Kafi, vol. 2, p. 105

5. Nahj al-Balaghah, lettre numéro 5.

6. Ghorar al-Hekam, vol. 1, p. 587.