(A.P.Hawzah) - Le dossier "Doutes sur Fatima" sur le thème "Réponses aux doutes" concernant le martyre de la noble fille du Prophète (PSL), tiré du livre "Réponses aux doutes des réseaux sociaux sur Fatima Siddiqah", est présenté aux personnes intéressées pendant les jours de son martyre.
Les jours de Fatimiyya offrent une occasion de redécouvrir la place élevée de Fatima (sa) et d'analyser les divers aspects de sa vie et de sa personnalité. Dans ce contexte, certains opposants aux chiites ont soulevé des doutes concernant la raison des pleurs de Fatima (sa) et l'ont liée à la mort de son père et à son éloignement de lui, cherchant ainsi à remettre en question la personnalité et les actions de cette grande dame.
Ce rapport vise à répondre à ces doutes et à éclaircir la vérité historique en examinant des sources et des récits islamiques fiables afin de mettre en lumière le statut incomparable de Fatima (sa) à la lumière des vérités religieuses et historiques.
Doute :
La raison des pleurs constants de Fatima (sapaix soit sur elle) était-elle uniquement la mort du Prophète (psl) ?
Introduction à la réponse au doute
Fatima (sa) s'est jointe à son vénérable père peu de temps après le martyre du Prophète (psl). Pendant cette courte période, ses pleurs et sa tristesse étaient si intenses qu'elle faisait partie des cinq pleureurs célèbres (al-Bakāʾūn al-Khamseh).
L'Imam Sadeq (as) a dit à ce sujet :
«الْبَکَّاءُونَ خَمْسَة : آدَمُ(ع)، و یَعقُوبُ(ع)، و یُوسُفُ(ع) وَ فَاطِمَةُ(س) بِنتُ مُحَمَّدِِ(ص) وَ عَلِیُّ بنُ الحُسَینِ(ع)!
وَ أَمَّا فَاطِمَةُ(س) فَبَکَتْ عَلَی رَسُولِ اللَّهِ(ص) حَتَّی تَأَذَّی بِهِ أَهْلُ الْمَدِینَةِ فَقَالُوا لَهَا : قَدْ آذَیْتِینَا بِکَثْرَةِ بُکَائِکِ!
إِمَّا أَنْ تَبْکِی بِاللَّیْلِ وَ إِمَّا أَنْ تَبْکِی بِالنَّهَارِ
فَکَانَتْ تَخْرُجُ إِلَی الْمَقَابِرِ مَقَابِرِ الشُّهَدَاءِ فَتَبْکِی حَتَّی تَقْضِیَ حَاجَتَهَا ثُمَّ تَنْصَرِفُ»
"Les cinq grands pleureurs sont : Adam (as), Ya'qub (as), Youssef (paix soit sur lui), Fatima (sa), la fille de Muhammad (psl), et Ali ibn al-Hussein (paix soit sur lui) !
Quant à Fatima (sa), elle pleura tellement à la perte du Prophète (psl) que les habitants de Médine se fatiguèrent et se plaignirent : 'Tu nous déranges par tes pleurs incessants ! Soit tu pleures la nuit, soit pendant la journée.'
Alors, Fatima (sa) se rendait au cimetière des martyrs, pleurait jusqu'à ce que ses besoins émotionnels soient apaisés, puis retournait à Médine." (1)
Réponse au doute
La vérité est que les pleurs de Fatima (sa) ne se limitaient pas à la perte de son père, mais ces pleurs rappelaient aux gens des événements auxquels ils étaient devenus indifférents, ce qui attristait profondément le cœur de Fatima (sa).
Parmi les raisons de ses pleurs, il y avait le manque de respect et l'indifférence envers les enseignements du Prophète (psl) concernant la succession d'Ali (as), l'attaque et l'humiliation de la maison de la révélation, l'oubli et l'ignorance de l'incident de Ghadir, et finalement, Fatima (sa) pleurait aussi pour prouver la légitimité et l'injustice faite à Ali (as) ; car avec le slogan « Le Prophète est perdu, et le successeur est opprimé », elle a pris cette voie.
Quant à savoir si ces pleurs ont causé du tort aux habitants de Médine ou non, il faut se référer à l'argumentation de l'érudit Sheikh Ja'far Murtada Amili :
Première preuve :
L'érudit Sheikh Ja'far Murtada Amili déclare : "Nous ne pensons pas que les pleurs de Zahra (sa) en raison de la perte de son père aient perturbé la tranquillité des gens et provoqué leurs protestations. Ce qui les a perturbés et les a poussés à réagir, c'est le fait que la présence de Zahra (sa) près de la tombe de son père, dans un état de tristesse, de douleur et de cœur brisé, a évoqué la situation injuste qu'elle vivait immédiatement après la mort de son père. Les pleurs de Fatima (sa) pour la perte du Prophète (psl) n'étaient pas aussi forts que ceux qu'elle versait pour la tragédie qui a frappé la famille du Prophète après sa disparition. En réalité, les pleurs principaux étaient pour les conditions tragiques de la famille après la mort du Prophète (psl)" (2).
Après la pression des autorités et les protestations des voisins, l'Imam Ali (as) construisit une petite chambre pour Fatima (sa) au cimetière de Baqi, qui fut appelée "Bait al-Ahzan" (la maison de la tristesse).
Ainsi, Fatima (sa) commença à pleurer publiquement à partir de ce moment-là. Bien sûr, les pleurs de Fatima (sa) dans sa maison étaient déjà quelque peu publics, car la maison de l'Imam Ali (as) était adjacente à la mosquée du Prophète (paix soit sur lui) et sa porte ouvrait sur la mosquée. Par conséquent, tous les habitants de la mosquée entendaient ces pleurs de protestation et étaient certains que Fatima (sa) était en colère contre Abu Bakr et les habitants de Médine.
Ainsi, il était de leur devoir de chercher à apaiser sa colère, mais ils ne le firent pas. Cependant, selon les hadiths de leurs propres sources sunnites, les deux premiers califes ont essayé de satisfaire Fatima (sa), mais elle refusa de leur accorder son pardon, insistant qu'elle ne leur pardonnerait jamais (3).
Deuxième preuve :
Les pleurs et les plaintes de Fatima (sa)
Dans d'autres récits, il est rapporté que Fatima (sa) était toujours attristée et affligée après la mort du Prophète (psl). Elle ne riait jamais, et lorsqu'elle tomba malade, elle s'adressa à Dieu dans sa plainte en ces termes :
«یَا حَیُّ یَا قَیُّومُ! بِرَحْمَتِکَ أَسْتَغِیثُ فَأَغِثْنِی اَللَّهُمَّ زَحْزِحْنِی عَنِ اَلنَّارِ وَ أَدْخِلْنِی اَلْجَنَّةَ وَ أَلْحِقْنِی بِأَبِی مُحَمَّدٍ(ص)»
Ô Dieu Vivant et Subsistant, je cherche refuge en Ta miséricorde, alors viens à mon secours ! Ô mon Dieu, écarte-moi de l'Enfer et fais-moi entrer au Paradis, et joins-moi à mon père Muhammad (psl) (4).
Troisième preuve :
La cause du martyre et des pleurs de Fatima (paix soit sur elle) selon le Prophète (paix soit sur lui)
«حَدَّثَنَا عَلِیُّ بْنُ اَحْمَدَ بْنِ مُوسَی الدَّقَّاقُ رَحِمَهُ اللَّهُ قَالَ حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ اَبِی عَبْدِ اللَّهِ الْکُوفِیُّ قَالَ حَدَّثَنَا مُوسَی بْنُ عِمْرَانَ النَّخَعِیُّ عَنْ عَمِّهِ الْحُسَیْنِ بْنِ یَزِیدَ النَّوْفَلِیِّ عَنِ الْحَسَنِ بْنِ عَلِیِّ بْنِ اَبِی حَمْزَةَ عَنْ اَبِیهِ عَنْ سَعِیدِ بْنِ جُبَیْرٍ عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ قَالَ: اِنَّ رَسُولَ اللَّهِ (صلیاللهعلیهوآلهوسلّم) کَانَ جَالِساً ذَاتَ یَوْم... ثُمَّ قَال وَ اَمَّا ابْنَتِی فَاطِمَةُ فَاِنَّهَا سَیِّدَةُ نِسَاءِ الْعَالَمِینَ مِنَ الْاَوَّلِینَ وَ الْآخِرِینَ وَ هِیَ بَضْعَةٌ مِنِّی... وَ اَنِّی لَمَّا رَاَیْتُهَا ذَکَرْتُ مَا یُصْنَعُ بِهَا بَعْدِی کَاَنِّی بِهَا وَ قَدْ دَخَلَ الذُّلُّ بَیْتَهَا وَ انْتُهِکَتْ حُرْمَتُهَا وَ غُصِبَتْ حَقَّهَا وَ مُنِعَتْ اِرْثَهَا وَ کُسِرَ جَنْبُهَا [وَ کُسِرَتْ جَنْبَتُهَا] وَ اَسْقَطَتْ جَنِینَهَا... فَتَکُونُ اَوَّلَ مَنْ یَلْحَقُنِی مِنْ اَهْلِ بَیْتِی فَتَقْدَمُ عَلَیَّ مَحْزُونَةً مَکْرُوبَةً مَغْمُومَةً مَغْصُوبَةً مَقْتُولَةً فَاَقُولُ عِنْدَ ذَلِکَ اللَّهُمَّ الْعَنْ مَنْ ظَلَمَهَا وَ عَاقِبْ مَنْ غَصَبَهَا وَ ذَلِّلْ مَنْ اَذَلَّهَا وَ خَلِّدْ فِی نَارِکَ مَنْ ضَرَبَ جَنْبَهَا حَتَّی اَلْقَتْ وَلَدَهَا فَتَقُولُ الْمَلَائِکَةُ عِنْدَ ذَلِکَ آمِین»
Il est rapporté par Ibn Abbas que le Prophète (paix soit sur lui) a dit un jour en parlant de sa fille Fatima (sa) :
« Quant à ma fille Fatima, elle est la maîtresse des femmes de l'univers, parmi les premiers et les derniers. Elle est une partie de moi. Lorsque je la vois, je me souviens de ce qui lui arrivera après ma mort. C’est comme si je la voyais dans sa maison, où l'humiliation y pénétrera, son honneur sera violé, ses droits seront usurpés, elle sera privée de son héritage, son côté sera brisé, et son fœtus sera avorté... Elle sera la première de ma famille à me rejoindre, dans un état de tristesse, d'angoisse, de douleur, et de martyr. À ce moment, je dirai : « Ô Dieu, maudis celui qui lui a fait du tort, punis celui qui lui a usurpé ses droits, humilie celui qui l'a humiliée, et fais éternellement brûler en ton Feu celui qui a frappé son côté jusqu'à ce qu'elle perde son enfant. » Les anges répondront alors : « Amîn » » (5)
Sources :
1. Al-Khassal de Sheikh Saduq, vol. 1, p. 272
2. Masa'ib al-Zahra (paix soit sur elle), Murtadha Amili, vol. 1, p. 335
3. Sahih al-Bukhari, vol. 6, p. 145
4. Bihar al-Anwar, al-Majlisi, vol. 78, p. 233
5. Al-Amali de Sheikh Saduq, p. 174