(A.P.Hawzah) -L’histoire de l’humanité est remplie d’innombrables événements amers et heureux. Cela a façonné beaucoup les grands Hommes de l’histoire. Mais, on trouve rarement un événement tel que la tragédie d’Achoura qui s’est produit en l’an 61 A.H, avec toutes ses répercussions et on trouvera rarement les acteurs de l’histoire comme ceux qui rappellent l’histoire de Karbala.
Il est donc indispensable d’évoquer dans un ordre chronologique les événements de Karbala pendant le mois de Muharram sur la base des sources illustres et fiables. Cela produira d’effets innombrables ainsi que des fruits importants. Et c’est un facteur clé qui aidera différentes classes surtout les jeunes a méditer et connaitre davantage ce grand événement historique de l’Islam. Et en rappelant ces jours, ainsi que les souvenirs historiques qui vont avec, ils peuvent en tirer profit, et ressentir sa grandeur du plus profond d’eux-mêmes.
Amr, le représentant de l’Imam Hussein (as)
Amr ibn Qurazah ibn Ka'b al-Ansari, dont le père était l’un des compagnons du prophète (sawa) et l’un des alliés du prince des croyants Ali ibn Abi Talib (as), avait participé à toutes les guerres de l’Imam Ali (as) et était au service de l’Imam Hussein (as) à Karbala. Par ordre de l’Imam (as), il était devenu l’agent d’instruction d’Omar ibn Sa’ad.
Nafi’ ibn Hilal et la collaboration avec Abbas (as) dans la distribution d’eau
Au huitième jour du mois de Muharram, l’Imam Hussein (as) avait appelé son frère Abbas ibn Ali ibn Abi Talib pour approvisionner les tentes en eau, alors que Nafi’ ibn Hilal avançait devant lui avec un drapeau spécial. Nafi’ ibn Hilal faisait partie des alliés du prince des croyants Ali ibn Abi Talib (as) et avait participé à toutes les guerres menées par l’Imam Ali (as). C’était un homme noble, courageux et un lecteur du coran. Il s’était rallié à l’Imam Hussein (as) sur le chemin pour Kuffa avant le martyre de Muslim ibn Aqil.
Nafi’ ibn Hilal le jour d’Achoura se battait de toutes ses forces en récitant cette épopée : « Je suis un jeune yéménite de la tribu de Bajali’ (Jamali’), ma religion est la même que celle d’Hussein ibn Abi Talib (as). »
Abu Makhnaf rapporte : Nafi’ écrivait sur ses flèches son nom, les empoisonnait puis les lançait. Lorsqu’il avait lancé toutes ses flèches, il avait dégainé son épée puis avait chargé l’ennemi en disant : « Je suis l’homme lion de la tribu de Jamali’ et je suis adepte de la religion d’Ali (as) ».
L’armée d’ibn Sa’ad s’était déversée sur Nafi’, et lorsque ses bras s’étaient brisés, ils l’avaient fait prisonnier puis l’avait conduit auprès d’ibn Sa’ad où il avait été tué.
L’ultimatum du prince des croyants (as) à Omar ibn Sa’ad
Le huitième jour du mois de Muharram, l’Imam Hussein (as) avait fait parvenir un message à ibn Sa’ad dans lequel il l’invitait à le rencontrer à l’écart des deux armées lorsqu’il fera nuit. La nuit tombée, ibn Sa’ad accompagné de vingt de ses soldats rencontra l’Imam Hussein (as) qui était aussi accompagné de vingt de ses alliés dans le lieu qui avait été désigné.
L’Imam (as) avait ordonné à ses alliés de s’éloigner. Seul son frère Abbas et son fils Ali Akbar (Ali le grand) étaient restés à ses côtés. Ibn Sa’ad avait fait de même et n’avait gardé auprès de lui, que son fils Hafs et son esclave.
L’Imam (as) prit la parole le premier et dit : « Malheur à toi, ô fils de Sa’ad ! Ne craints-tu pas Dieu vers qui tu retourneras !? Tu me fais la guerre alors que tu connais celui dont je suis le fils !? Laisse tomber ce groupe et rej o i ns-moi, cela te rapprochera de Dieu. »
Ibn Sa’ad avait répondu : « Si je me sépare de ce groupe, je crains qu’ils détruisent ma maison ». L’Imam avait dit : « Je te la reconstruirai ! » Ibn Sa’ad rétorqua : « Je crains que mes biens me soient confisqués ». Et l’Imam Hussein lui avait dit : « Je te donnerai parmi mes biens du Hedjaz ce qui est plus meilleur que ce qu’ils te confisqueront ».
Ibn Sa’ad avait répondu : « J’ai peur pour la vie de ma famille (je crains qu’ibn Ziyad déverse sa colère sur eux et les exécute tous) ».
Lorsque l’Imam Hussein (as) avait constaté qu’ibn Sa’ad ne reviendrait pas sur sa décision, il se tut et sans dire mot il se détoturna de lui. Et pendant qu’il se levait, dit : Que deviendras-tu ?! Dieu très vite prendra ton âme sur ton lit et ne te pardonnera pas le jour du jugement. Par Dieu, j’ai espoir que tu ne mangeras qu’une infime quantité du blé d’Irak ».
Ibn Sa’ad avait répondu arrogamment : « L’orge d’Irak me suffit ! »
Oui, l’Imam à chaque enjambée lançait un ultimatum afin que personne ne prétende au lendemain du jour du jugement qu’il n’avait pas été informé. Ce qui est remarquable, est que le commandant de l’armée des ennemis implicitement soutient la légitimité de l’Imam Hussein (as) et illégitimité de ses ennemis. Sa seule excuse était la crainte de la cruauté de ses supérieurs. Et c’est un aveu surprenant !
La parole de l’Imam Hussein (as) à Har’thimah ibn Salim
Nasr ibn Muza’hem rapporte de Har’thimah ibn Salim, « J’avais accompagné Ali (as) à la guerre de Siffein. Lorsque l’Imam était arrivé sur la terre de Karbala, il avait effectué la prière en assemblée. Puis, il avait reniflé une poignée de la terre de Karbala ensuite avait dit : « Ô terre, un groupe se rassemblera sur toi, un groupe qui ira au paradis sans jugement ».
Har’thimah après son retour de la guerre, avait dit à sa femme, Judaa’ qui faisait partie de ceux qui portaient une affection particulière à l’Imam, que : « Veux-tu que je te cite une phrase exaltante d’Ali (as) ? », Ensuite, il lui avait mentionné le récit ci-dessus puis il avait ajouté : « Que fait-il de la connaissance de l’occulte ? » Et sa femme lui avait répondu : « Ne dis pas ça ! Parce que le prince des Croyants (as) ne dit que ce qui est vrai ».
Har’thiramah avait dit, « Au moment de la guerre contre l’Imam Hussein (as), j’étais avec l’armée d’ibn Ziyad et lorsque nous sommes arrivés à Karbala, je me suis souvenu de la parole de l’Imam Ali (as), ensuite je me suis rendu auprès de l’Imam Hussein (as) et je lui ai relaté cela. »
L’Imam avait dit : « Et maintenant viens-tu pour nous aider ou pour nous faire la guerre ? » J’avais répondu : « Je n’ai engagé aucun membre de ma famille, ni aucun de mes enfants. Je crains que ibn Ziyad s’en prend à eux ».
L’Imam Hussein (as) avait dit : « Alors, éloigne-toi pour ne pas assister à notre assassinat. Car, quiconque assistera à notre assassinat et ne nous aide pas, ira en enfer ». Et Har’thiramah s’était éloigné comme l’Imam (as) le lui avait demandé.