Extrait d’une lettre adressée à Al Ashtar Al Nakh’i lorsqu’il le nomma gouverneur d’Égypte à la place de Mouhammad ibn Abi Bakr sous le mandat duquel des toubles s’étaient éclatés. Il s’agit de la plus longue et la plus belle lettre écrite par Ali (a.s) :
Je t’adjure par Dieu d’être extrêmement bienveillant envers la catégorie de gens dépourvus de force, i.e. les déshérités, les pauvres, les handicapés et tous ceux qui tendent la main ou attendent l’aumône sans la tendre. Veille sur les droits que Dieu leur a réservé et dont il t’a chargé. Réserve-leur une portion de ton trésor public et une part des revenus des terres conquises par les musulmans. qu’ils soient éloignés ou proches, ils ont le même droit dont tu dois être garant.
Prends à ta charge les orphelins et les vieillards nécessiteux et impuissants. C’est une charge lourde qui incombe aux gouverneurs. La justice est toujours pesante mais Dieu allège le fardeau de quiconque aspire à la récompense grâce à sa patience et sa croyance aux promesses de Dieu.
Consacre à ceux dont le droit est lésé une audience spéciale où tu te comportes, sans tes soldats, tes collaborateurs, tes gardes et ta police, avec l’humilité que Dieu exige envers Lui, et tu les entends s’exprimer sans hésitation ni crainte, car j’ai entendu le Messager de Dieu dire maintes fois: “Ne Sera bénie une nation où l’on ne donne pas au faible, sans lésiner, ses droits face au fort”.
Supporte avec patience les coléreux parmi eux, de même que les bègues; éloigne d’eux l’angoisse et l’arrogance afin que Dieu te couvre de sa miséricorde et te donne la récompense de l’obéissance. Accorde de bon cœur ce que tu donnes, et si tu refuses une requête fais-le avec délicatesse en présentant des justifications.