L'agence de presse de "Hawzah" (Téhéran - Iran) – Lors de cette rencontre, le Leader iranien a déclaré : « le président américain, Donald Trump, ne mérite pas d’échanger des messages avec lui et l’Iran ne négociera pas avec les Etats-Unis »
" L'Iran n'a guère confiance aux Etats-Unis ; il n'ira pas reconduire l'amère expérience que fut celle de négocier l'accord nucléaire (PGAC, NDLR) car aucune nation indépendante et souveraine ne négocie sous pression, a affirmé l'Ayatollah Khamenei en présence du Premier ministre Shinzo. Ce dernier a affirmé au début de l'audience qu'il était porteur du message du président américain. "Nous n'avons aucun doute sur votre bonne foi et votre sérieux mais je ne vois guère en la personne de Trump une partie qui mériterait recevoir mon message. Je ne lui adresse et je ne lui adresserais aucune réponse. Ainsi les propos que je tiendrai aujourd'hui s'inscrivent dans le stricte cadre de nos relations avec le Japon, pays ami envers à qui nous allons aussi quelques reproches à faire".
Dans son message au Leader de la Révolution islamique, le président américain affirme que " les Etats-Unis n'ont pas l'intention de changer le régime en Iran". L'Ayatollah Khamenei a répondu à cette partie du message en ces termes : " Ce qui pose problème entre l'Iran et les Etats-Unis est moins la question d'un changement de notre régime par les Etats-Unis. Tout le monde sait que les Etats-Unis, mêmes s'ils en avaient l'intention, en seraient totalement incapables. Cela fait quarante ans que les Américains ont cherché à renverser la RI sans jamais y parvenir. Quand Trump affirme ne pas chercher à changer notre régime politique, il ment. Il le ferait, si seulement il le pouvait".
Plus loin dans ses propos, le Leader de la Révolution islamique a répondu à une autre partie du message du président américain qui prône " de nouvelles négociations nucléaires avec l'Iran": " L'accord dont se sont retirés les Etats-Unis, l'Iran l'a négocié 5 ou 6 ans et ce, en présence des européens et dans le cadre de 5+1.Les Américains ont fini par renverser la table et se soustraire à un accord internationalement reconnu. Peut-on négocier à nouveau avec un pays qui enfreint régulièrement les lois et les accords et les traités internationaux?"
L'Ayatollah Khamenei est revenu ensuite sur cette autre partie des propos du Premier ministre Shinzo lequel, citant Trump, a affirmé que "les Etats-Unis ne permettraient pas à l'Iran de se doter d'arme nucléaire": L'Iran s'oppose à l'usage et à la fabrication de la bombe atomique et j'ai émis une fatwa rendant même sa fabrication illicite. Mais sachez-le, si nous avions eu l'intention de concevoir la bombe atomique, les Etats-Unis n'aurait pas pu nous en empêcher. Leur feu vert ou leur opposition n'auraient rien changé à nos projets".
Pour le Leader de la Révolution islamique, "les Etats-Unis ne sont pas en droit de décider qui a ou n'a pas le droit d'avoir un arsenal nucléaire car ils possèdent en stock des milliers de bombes atomiques".
Dans l'optique du Leader, l'offre de dialogue de Trump est dénuée de toute sincérité : " Nous ne croyons point que cette offre du dialogue soit sincère. Loin s'en faut. De la part d'un homme comme Trump, la sincérité n'a aucun sens. Et d'ailleurs sont peu nombreux les dirigeants américains qui pourront être qualifiés de sincères. Il y a quelques jours, le président américain s'est entretenu avec vous de l'Iran mais aussitôt entré aux Etats-Unis, il a décrété des sanctions contre le secteur pétrochimique iranien. Alors son offre de dialogue peut-elle être sincère?
"L'Iran ne reconduira à aucun prix l'amère expérience que fut son dialogue nucléaire avec les Etats-Unis. C'est notre vécu et il ne se répétera ra plus jamais. Juste après la signature du PGAC, Obama a été la première partie à avoir violé l'accord. Il nous a aussi envoyé des messagers et demandé à dialoguer avec nous".
En visite officielle à Téhéran depuis le mercredi 12 juin, M. Abe s'est entretenu avec le président Hassan Rohani et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
Lors d'une rencontre avec le président Rohani, ce dernier a affirmé que l'Iran ne commencera pas la guerre avec quelque partie que ce soit, mais qu'il ripostera de manière la plus ferme qui soit à tout agissement militaire. Le Premier ministre japonais a de son côté rendu hommage lors de cette rencontre au Leader de la Révolution islamique, qui "suivant les enseignements de l'Islam a décrété une fatwa interdisant l'usage et la fabrication de l'arme atomique".