(A.P.Hawzah) -Adam et Ève (que la paix soit sur eux) s’adressèrent ainsi au Dieu Tout-Puissant :
« قَالَا رَبَّنَا ظَلَمْنَا أَنْفُسَنَا وَإِن لَّمْ تَغْفِرْ لَنَا وَتَرْحَمْنَا لَنَكُونَنَّ مِنَ الْخَاسِرِينَ »
Ils dirent : « Seigneur ! Nous avons été injustes envers nous-mêmes. Si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons certes parmi les perdants. » (Al-A'râf, 23)
Explication :
Ce verset est la demande du premier être humain sur Terre ; une demande de conscience et de connaissance.¹
Ce verset est le point de départ du dialogue de l’homme avec son Seigneur ; la déclaration du repentir et du retour qui accorde à l’homme la grâce de se placer sous la lumière de la miséricorde divine.
Après avoir commis leur erreur, Adam et Ève (que la paix soit sur eux) – contrairement à Satan – n’ont tenté de la justifier ni ne sont tombés dans le désespoir. Ils ont plutôt présenté cette supplication :
« Seigneur ! Nous avons été injustes envers nous-mêmes. Si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons certes parmi les perdants. »
Cette confession sincère est le commencement du bonheur de l’être humain.
Dans le Coran et les traditions, la miséricorde divine est considérée comme l’axe de la relation entre l’homme et Dieu. Dans le Saint Coran, Dieu Tout-Puissant, avec une tonalité pleine de tendresse, s’adresse à Ses serviteurs en ces termes :
« قُلْ يَا عِبَادِيَ الَّذِينَ أَسْرَفُوا عَلَىٰ أَنفُسِهِمْ لَا تَقْنَطُوا مِن رَّحْمَةِ اللَّهِ ۚ إِنَّ اللَّهَ يَغْفِرُ الذُّنُوبَ جَمِيعًا ۚ إِنَّهُ هُوَ الْغَفُورُ الرَّحِيمُ »
Dis : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment ! Ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Car Dieu pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux. » (Az-Zumar, 53)
Le point digne d’attention et de vigilance est que cette miséricorde divine est si vaste et si englobante que si, malgré son existence, quelqu’un s’égare et que son chemin conduit au malheur et à la perdition, cela sera certes très étonnant.
Un jour, l’Imam Sajjad (que la paix soit sur lui) entendit « Al-Hassan Al-Basrî » dire :
« لَيسَ العَجَبُ مِمَّن هَلَك كيَفَ هَلَكَ، وَإِنَّمَا العَجَبُ مِمَّن نَجَا كيَفَ نَجَا. »
« Il n’est pas étonnant de voir comment quelqu’un s’est perdu, mais il est étonnant de voir comment quelqu’un a été sauvé. »
L’Imam (que la paix soit sur lui) dit : Quant à moi, je dis :
« لَيسَ العَجَبُ مِمَّن نَجَا كيَفَ نَجَا، وَأَمَّا العَجَبُ مِمَّن هَلَكَ كيَفَ هَلَكَ مَع سَعَةِ رَحمَةِ اللَّهِ؟! »
« Il n’est pas étonnant de voir comment quelqu’un a été sauvé, mais il est étonnant de voir comment quelqu’un a pu se perdre malgré l’immensité de la miséricorde de Dieu ?! » (Bihar al-Anwar, vol. 75, p. 153)
Et certes, le chemin pour obtenir cette miséricorde divine infinie n’est autre que la miséricorde envers soi-même et envers les autres ; car l’injustice – qu’elle soit envers soi-même ou envers autrui – éloigne l’homme à des lieues de cette miséricorde divine vaste et englobante ! C’est pourquoi le Prophète de Dieu (que les prières de Dieu et Son salut soient sur lui et sa famille) répondit à un homme qui lui avait dit : « J’aimerais que mon Seigneur me fasse miséricorde » :
« اِرحَمْ نَفسَكَ، وَ ارحَمْ خَلقَ اللَّهِ يَرحَمْكَ اللَّهُ. »
« Fais miséricorde à toi-même, et fais miséricorde aux créatures de Dieu, afin que Dieu te fasse miséricorde. » (Kanz al-'Ummâl, vol. 16, p. 128)
1. Inspiré du Tafsir Nûr (Exégèse de la Lumière).




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