lundi 1 septembre 2025 - 20:46
Imam al-Askari (as), porte-étendard du savoir, de l’adoration et de la puissance du chiisme en période d’encerclement

Hawzah/L’époque de l’Imam al-Askari (as) fut marquée par l’encerclement des ennemis. Pourtant, par sa gestion et ses dispositions, il conserva la force du chiisme, manifesta ascétisme et spiritualité, au point d’impressionner même les gardiens de prison. De plus, son vaste travail scientifique et la formation de plus de deux cents élèves assurèrent la continuité des enseignements des Ahl al-Bayt et consolidèrent l’influence culturelle chiite.

(A.P.Hawzah) -À l’occasion du martyre de l’Imam al-Askari (as), voici quelques propos concernant la vie bénie de l’Imam al-Askari (as), couvrant ses dimensions politique, scientifique, spirituelle et sociale.

La vie politique de l’Imam al-Askari (as)

Son époque fut celle du pic de l’encerclement et de la pression ennemie, mais également celle de la grandeur et de la puissance du chiisme.

La raison pour laquelle l’Imam al-Hadi et l’Imam al-Askari (as) furent surnommés ainsi est liée à leur résidence dans des zones militaires sous la surveillance directe du gouvernement.

L’Imam al-Askari (as) passa la majeure partie de sa courte vie de vingt-huit ans en prison ou sous stricte surveillance. Il atteignit le martyre à vingt-huit ans, tout comme l’Imam al-Jawâd (as) avait atteint le martyre à vingt-cinq ans.

La plupart du temps, il était soit enfermé dans des prisons publiques et militaires, soit dans sa maison surveillée, mais il devait régulièrement – une à deux fois par semaine – se présenter au palais califal. Parfois même, il était directement jeté en prison.

Un de ses compagnons proches, Abû Hashim al-Ja‘fari – qui vécut auprès de cinq Imams – rapporte que, même en prison, l’Imam jeûnait et qu’il prenait son repas d’iftâr en sa compagnie.

Un autre témoignage évoque Dâwûd ibn Aswad, chargé par l’Imam de transporter un morceau de bois servant à dissimuler des lettres. Lors d’un incident sur le chemin, ces lettres furent accidentellement répandues au marché, révélant la subtilité des méthodes employées par l’Imam pour gérer les affaires et rester en lien avec ses partisans, même en pleine adversité.

Le petit nombre de traditions transmises par lui en est une autre preuve : alors qu’environ trente-huit mille hadiths sont rapportés de l’Imam al-Sâdiq (as), seuls environ cinq cent vingt hadiths nous sont parvenus de l’Imam al-Askari (as), signe de l’intensité de la répression.

Le chiisme au sommet de sa grandeur

Certains compagnons, tels qu’Abû ‘Amr ‘Uthmân ibn Sa‘d, remplissaient le rôle de représentants de l’Imam sous des couvertures diverses, afin que le contact avec lui ne soit pas compromis par la surveillance du gouvernement.

L’Imam devait se présenter deux fois par semaine, les lundis et jeudis, au palais califal. Même lorsqu’un chiite le croisait en chemin, il ne pouvait ni le saluer ni lui faire signe, sous peine d’être arrêté.

De nombreux compagnons furent ainsi emprisonnés, et la maison de l’Imam était fréquemment perquisitionnée de nuit.

Durant son imamat, plusieurs califes abbassides se succédèrent : al-Mutawakkil, al-Muntasir, al-Muhtadî, al-Mu‘tamid et al-Mu‘tadid.

Al-Mutawakkil, l’un des plus cruels, ordonna à dix-sept reprises la destruction du mausolée de l’Imam al-Husayn (a.s.), tout en étant lui-même plongé dans l’ivresse et la débauche.

Malgré toutes ces pressions, le chiisme atteignit son apogée à l’époque de l’Imam al-Askari (as).

Les récits rapportés par des ouvrages fiables comme al-Kâfî de Shaykh al-Kulaynî et al-Irshâd de Shaykh al-Mufîd montrent que même des ennemis et des ministres abbassides reconnaissaient ses vertus et son rang élevé.

Ainsi, ‘Ubayd Allâh ibn Khâqân, ministre de l’al-Mu‘tamid, avouait explicitement que nul n’était plus digne que l’Imam al-Askari (as) de ce rang, et que le pouvoir califal ne pouvait en rien donner de légitimité face à l’imamat.

Tout cela illustre clairement que, malgré l’encerclement et la répression, l’époque de l’Imam al-Askari (as) fut celle de la grandeur du chiisme et que son autorité demeura solidement ancrée dans le cœur de ses partisans.

La vie spirituelle, scientifique et sociale de l’Imam al-Askari (as)

Vie spirituelle

Dans al-Kâfî, al-Kulaynî rapporte que le geôlier de l’Imam, Sâlih ibn Wasîf, reçut l’ordre d’être particulièrement dur envers lui.

Lorsque les autorités lui demandèrent d’accentuer la répression pour que l’Imam ne sorte pas vivant de prison, Sâlih répondit : « Que puis-je faire de plus ? » Il avait déjà choisi deux des pires gardiens pour surveiller l’Imam.

Cependant, ces derniers témoignèrent que, sous l’influence de la piété et de l’ascèse de l’Imam, eux-mêmes s’étaient tournés vers la prière, le jeûne et les veillées nocturnes.

Ils disaient : « Chaque nuit, jusqu’à l’aube, il est en adoration et n’a aucune autre activité. »

Son serviteur rapporte aussi que l’Imam passait chaque nuit en prière dans son mihrâb et demeurait de longues heures en prosternation.

Le serviteur, parfois épuisé, s’endormait ; à son réveil, il trouvait encore l’Imam prosterné.

Ces pratiques nocturnes et diurnes prennent une importance particulière lors des longues nuits d’automne et d’hiver. Comme l’a dit l’Imam al-Sâdiq (as) : « Les longues nuits sont le printemps du croyant », c’est-à-dire une opportunité précieuse pour la prière nocturne et l’adoration.

Vie scientifique

Malgré la pression politique et les emprisonnements, l’Imam al-Askari (as) mena une activité scientifique étendue.

Il forma plus de deux cents élèves, qui jouèrent un rôle essentiel dans la préservation et la transmission des enseignements des Ahl al-Bayt.

Leurs noms sont consignés dans les ouvrages de rijâl (biographie des transmetteurs).

Vie sociale

Dans la vie quotidienne, l’Imam traitait les gens et même ses serviteurs avec patience, bonté et transparence.

Un exemple éloquent en est donné par ses derniers instants : sous l’effet du poison, il ne pouvait plus accomplir les ablutions ni boire par lui-même. C’est alors que l’Imam al-Mahdi (aj), son fils, vint à son chevet et lui donna de l’eau pour qu’il fasse ses ablutions.

Cette scène illustre la proximité affectueuse et spirituelle entre père et fils dans la lignée des Ahl al-Bayt (as), et souligne l’importance du lien familial et spirituel dans leur vie.

Message et importance la vie de l’Imam al-Askari (as)

Dans toutes ses dimensions — politique, spirituelle, scientifique et sociale — la vie de l’Imam al-Askari (as) constitue un modèle incomparable pour les chiites.

Malgré un encerclement sévère et une pression sans précédent, il réussit non seulement à promouvoir la science et l’adoration, mais aussi à influencer jusqu’aux gardiens ennemis.

Cela démontre que la grandeur et la puissance du chiisme reposent sur la foi et les vertus des Imams infaillibles, et qu’aucune autorité politique ne peut ni les créer ni les limiter.

Le 8 Rabi‘ al-Awwal marque à la fois le martyre de l’Imam al-Askari (as) et le début de l’imamat de l’Imam al-Mahdi (aj).
C’est un jour d’introspection, pour méditer sur la conduite des Ahl al-Bayt et pour raffermir notre foi ainsi que notre engagement envers leurs enseignements.

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