(A.P.Hawzah) -Émir des croyants, l’Imam Ali (as), évoque dans Nahj al-Balâgha plusieurs réflexions sur « la différence entre les généreux et les méprisables », que nous vous présentons ici, chers intellectuels :
احْذَرُوا صَوْلَةَ الْکَرِیمِ إِذَا جَاعَ، وَ اللَّئِیمِ إِذَا شَبِعَ
« Redoutez la révolte du généreux affamé et celle de l'infâme rassasié.»
Commentaire :
Des attaques dangereuses
L’Imam (as), à travers cette parole empreinte de sagesse, met en lumière l’une des différences entre les personnes nobles et dignes, et celles qui sont basses et méprisables. Il déclare :
« Redoutez la révolte du généreux affamé et celle de l'infâme rassasié. »
Concernant le sens de « faim » et « satiété » dans cette maxime, les interprètes de Nahj al-Balâgha sont partagés : certains considèrent qu’il s’agit d’un sens figuré, d’autres d’un sens littéral.
Selon l’interprétation figurée, la « faim » symbolise tout état de besoin ou d’oppression. Ainsi, l’homme noble ne se soulève que lorsqu’il est opprimé ou dans un besoin vital ; alors, sa fierté s’enflamme et il engage une attaque puissante pour défendre ses droits et repousser l’injustice.
Quant aux hommes vils, c’est lorsqu’ils accèdent au pouvoir ou à l’aisance qu’ils deviennent dangereux : leur arrogance les pousse à attaquer les innocents, tels des bêtes sauvages enivrés après avoir mangé à satiété.
D’autres exégètes estiment au contraire que « faim » (jūʿ) et « satiété » (shabaʿ) doivent être pris au sens littéral. Ils notent que les généreux et courageux évitaient de trop manger avant d’entrer sur le champ de bataille, craignant que le moindre coup porté à l’abdomen ne fasse sortir leur nourriture, les couvrant ainsi de honte. À l’inverse, les méprisables ne se soucient pas de cela.
Toutefois, la première interprétation semble plus cohérente et profonde.




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