jeudi 12 juin 2025 - 15:57
Craignez la faim des généreux et la satiété des méprisables !

Hawzah/Dans la sagesse n°49 de Nahj al-Balâgha, l’Imam Ali (as) souligne la différence de comportement entre un homme généreux (karîm) et un homme méprisable (la’îm) en situation de faim ou de satiété. La faim d’un homme généreux est plus dangereuse que la satiété d’un homme méprisable.

(A.P.Hawzah) -Émir des croyants, l’Imam Ali (as), évoque dans Nahj al-Balâgha plusieurs réflexions sur « la différence entre les généreux et les méprisables », que nous vous présentons ici, chers intellectuels :

احْذَرُوا صَوْلَةَ الْکَرِیمِ إِذَا جَاعَ، وَ اللَّئِیمِ إِذَا شَبِعَ

« Redoutez la révolte du généreux affamé et celle de l'infâme rassasié.»

Commentaire :

Des attaques dangereuses

L’Imam (as), à travers cette parole empreinte de sagesse, met en lumière l’une des différences entre les personnes nobles et dignes, et celles qui sont basses et méprisables. Il déclare :

« Redoutez la révolte du généreux affamé et celle de l'infâme rassasié. »

Concernant le sens de « faim » et « satiété » dans cette maxime, les interprètes de Nahj al-Balâgha sont partagés : certains considèrent qu’il s’agit d’un sens figuré, d’autres d’un sens littéral.

Selon l’interprétation figurée, la « faim » symbolise tout état de besoin ou d’oppression. Ainsi, l’homme noble ne se soulève que lorsqu’il est opprimé ou dans un besoin vital ; alors, sa fierté s’enflamme et il engage une attaque puissante pour défendre ses droits et repousser l’injustice.

Quant aux hommes vils, c’est lorsqu’ils accèdent au pouvoir ou à l’aisance qu’ils deviennent dangereux : leur arrogance les pousse à attaquer les innocents, tels des bêtes sauvages enivrés après avoir mangé à satiété.

D’autres exégètes estiment au contraire que « faim » (jūʿ) et « satiété » (shabaʿ) doivent être pris au sens littéral. Ils notent que les généreux et courageux évitaient de trop manger avant d’entrer sur le champ de bataille, craignant que le moindre coup porté à l’abdomen ne fasse sortir leur nourriture, les couvrant ainsi de honte. À l’inverse, les méprisables ne se soucient pas de cela.

Toutefois, la première interprétation semble plus cohérente et profonde.

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