lundi 19 mai 2025 - 20:00
Adoration se limite-t-il seulement à la prière et à l’invocation ?
Réponse de l’Imam Baqir (as) à un ascète

Hawzah/Sous la chaleur brûlante de Médine, alors que le soleil tapait sur les champs et les jardins, un ascète renonçant au monde nommé Muhammad ibn Munkadir, apercevant l’Imam Baqir (as) en train de visiter ses terres agricoles, eut un malentendu et s’approcha avec l’intention de lui donner un conseil ; mais cette rencontre ne fut pas un conseil venant de l’ascète, mais une grande leçon de l’Imam pour lui.

(A.P.Hawzah) -La chaleur de l’été s’était intensifiée. Le soleil brillait fortement sur Médine, ses jardins et ses champs environnants. Dans ce contexte, un homme nommé Muhammad ibn Munkadir — qui se considérait comme un des ascètes et dévots renonçant au monde — s’est retrouvé accidentellement en périphérie de Médine. Soudain, son regard tomba sur un homme corpulent et robuste, manifestement sorti à cette heure pour inspecter ses champs, accompagné de plusieurs personnes manifestement à son service, l’aidant à marcher à cause de sa corpulence et de la fatigue.

Il se dit alors : « Qui est cet homme qui, par cette chaleur, s’occupe encore des affaires du monde ?! »

Il s’approcha davantage, et quelle surprise ! Cet homme est Muhammad ibn Ali ibn al-Hussein (l’Imam Baqir) ! Pourquoi donc cet homme noble poursuit-il encore les affaires de ce monde ? Il fallait que je lui donne un conseil pour le détourner de cette voie.

Il s’approcha et salua. L’Imam Baqir, haletant et en sueur, répondit au salut.


« Est-il digne qu’un homme noble comme vous sorte en quête de ce monde, et à cette heure, par cette chaleur, surtout avec cette corpulence qui doit sûrement vous causer beaucoup de peine ? Qui connaît la mort ? Qui sait quand elle viendra ? Peut-être la mort vous atteindra-t-elle maintenant. Si Dieu interdit que la mort vous surprenne ainsi, que deviendrez-vous ?! Il ne vous convient pas de courir après ce monde et de souffrir ainsi avec ce corps corpulent sous cette chaleur ; non, non, cela ne vous convient pas. »

L’Imam Baqir retira ses mains des épaules de ses compagnons et s’appuya contre un mur, puis dit :

« Si la mort vient me prendre maintenant, et que je meurs, je partirai en état d’adoration et d’accomplissement de mes devoirs, car ce travail est l’essence même de l’obéissance et du service à Dieu.

Tu as pensé que le culte se limitait au dhikr, à la prière et à l’invocation. Moi, j’ai une vie à mener et des dépenses à couvrir ; si je ne travaille pas et ne fournis pas d’efforts, je devrai tendre la main vers toi et des gens comme toi. Je vais chercher ma subsistance pour subvenir à mes besoins sans dépendre des autres.

Je dois craindre la mort lorsque je suis dans la désobéissance, la transgression et le non-respect du commandement divin, et non lorsque je suis dans l’obéissance à la vérité qui m’a ordonné de ne pas être un fardeau pour les autres et de subvenir moi-même à ma subsistance. »

L’ascète répondit :

« Quelle erreur j’avais faite ! Je pensais donner un conseil à autrui, mais maintenant j’ai compris que c’est moi qui étais dans l’erreur, que je suivais une mauvaise voie et que j’avais besoin d’un vrai conseil. »

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