(A.P.Hawzah) -Il n’y a aucun doute qu’on ne peut pas séparer les évènements historiques les uns des autres et les étudier par la suite. Souvent un évènement historique est petit, mais avec de grandes racines bien déployées dans le passé.

Un grand évènement comme la tragédie de Karbala ne fera pas l’exception par rapport à cette règle. On ne peut le limiter dans le temps où il s’est déroulé c’est-à-dire en l’an 61 après l’hégire et l’analyser seulement dans ce cadre.

Car on peut aussi croire que la communauté islamique a assassinée le fils du Prophète, le dernier des Saints, la prunelle des yeux de Fatima. Qu’elle n’a pas eu pitié des enfants, des vieux, des jeunes, des femmes et des hommes de cette famille. Un groupe a été effroyablement massacré et un autre a été capturé dans le mépris total du moindre de leurs droits.

Raison pour laquelle il faut reculer plus en arrière pour bien comprendre les origines de la tragédie du mois de Muharram de l’an 61 de l’hégire, ainsi que ses causes, car les évènements se sont conjugués depuis des années et chacun a joué un rôle vers l’apparition de la grande tragédie.

La sanglante tragédie de Karbala : la haine de Bani Omeyya vis-à-vis de Bani Hâchim

La sempiternelle haine de la famille Omeyyade vis-à-vis de la famille Hâchim fait partie des causes lointaines de la grande tragédie. Les faits historiques montrent que bien que le Prophète soit lui-même de la tribu Qouraych, les pires ennemis de l’Islam sont sortis de cette tribu. Les deux clans à savoir les familles qui ont eu les plus sanglantes confrontations appartiennent à cette grande tribu. Le plus grand objet de conflit entre ces deux grands clans provient de la grandeur et l’honneur de Bani Hâchim d’un côté, et l’endurance de l’humiliation et la mauvaise réputation de la famille Omeyyade de l’autre côté.

Parée de la science, de la prééminence et d’un degré de spiritualité élevé, la famille Hâchim s’est retrouvée au haut niveau de la société, au point qu’elle fut honorée par : ‹‹la mission prophétique »et « l’imamat », leur maison était devenu le lieu de circulation des anges. Leurs connaissances et leurs enseignements étaient diffusés partout.

Il en de même pour la pureté, la piété et l’originalité de la lignée de la famille de Hâchim, surtout quand on voit que « le verset de la purification » a été revélé en l’honneur des chefs et des nobles de cette famille.

Les qualités individuelles font partie des autres vertus qui les distinguent des autres familles, ce qui a toujours suscité la jalousie et la rancune de leur adversaire à savoir la famille des Omeyyades.

Mais avec l’apparition de l’Islam, la haine et la rancune d’hier des Omeyyades ont explosé. Les Omeyyades ont alors engagé une bataille féroce contre la nouvelle religion.

Mais après la conquête de la Mecque par le Prophète et l’échec d’Abou Soufiyan (chef de la famille Omeyyade, la rancœur vis-à-vis du Prophète et de Baní Hâchim s’est encore intensifiée, amplifiant ainsi les autres rancunes qui existaient déjà par le passé.

Raison pour laquelle cela ne nous étonne pas que ce soient les mêmes gens de cette famille qui sont les meneurs de cette tragédie de Karbala. Yazid a d’ailleurs exprimé sa joie d’avoir pris sa revanche sur Baní Hâchim après l’évènement de Karbala.

La haine des Omeyyades vis-à-vis de l’Islam ; l’origine de l’Achoura de l’Imam Hossein

La revanche des Omeyyades sur les Baní Hâchim à cause de l’échec essuyé à l’époque du Prophète demeure l’une des causes à l’origine de la sanglante tragédie de Karbala.

Les défaites accumulées par les Omeyyades face aux musulmans depuis la glorieuse bataille Badr avaient contribué à attiser encore la haine et accentuer le désir d’assouvir leur vengeance.

Il en de même pour le rôle de l’Imam Ali dans la défaite de Bani Kouraych ce qui fait que les Omeyyades attendaient la moindre occasion pour s’attaquer à la famille Hâchim.

Ce qui fait que le jour de l’Achoura l’Imam Hussein se trouvait face à l’armée de Yazid et qu’il dit : ‹‹pourquoi est-ce que vous voulez me tuer ? Ai-je abandonné ou changé la tradition de Mohammad?» une voie répondit : « notre guerre avec toi est motivée par la haine et la rancune que nous avons vis-à-vis de ton père Ali car il avait tué nos ancêtres dans la bataille de Badr et de Hoenein.».

C’est ainsi que lorsqu’on traina la tête décapitée du Martyr de Karbala devant Yazid, il répéta ce poème en tapotant le bâton qu’il tenait entre les mains sur les lèvres de l’Imam Hussein : « aujourd’hui, nous avons fait goutter la punition de la bataille de Badr, nous avons traité avec eux telle que cela s’est déroulé à Badr et nous sommes à égalité maintenant...» et il disait encore : «aujourd’hui Badr a été vengé, aujourd’hui correspond au jour de Badr».

Le régime despotique et tyrannique de Yazid ; l’élément clé du soulèvement de Achoura

Entre autre évènements qui ont convergé vers le massacre de Karbala, il y a : l’accaparement du pouvoir par Yazid fils de Mouhawiya.

Des évènements qui ont commencé par la Saqifa et qui, à chaque phase plus que par le passé ont contribué à renforcer le « front Omeyyades »et les hypocrites. Les choses vont aboutir à un niveau où, malheureusement le Califat des Musulmans tombe entre les mains de Yazid le pervers, l’ivrogne et le débauché.

La corruption, des perversités morales et les déviances de ce soit disant musulman (Yazid Ibn Moua’wiyya) apparait ainsi dans une courte déclaration d’Ibn Kathir le célèbre historien sunnite : «Yazid était réputé pour les organisations des séances de musique, de danses, de consommation d’alcool, de la chasse et de l’assujettissement des esclaves et des servantes qui chantaient pour lui. Il jouait avec le chien, organisait des batailles entre les bestioles et les singes et se levait chaque matin sourd et ivre. Il avait attaché derrière son cheval un singe. Il m’était un casque d’armure sur la tête des esclaves et des singes, et lorsque le singe mourut, il éprouva de la tristesse pour lui».

Au début de son règne, Yazid avait écrit une lettre à Walid Ibn Outba le Gouverneur de Médine et lui sommait à tout prix d’obliger l’Imam Hussein, Abdullah Ibn Zoubeyr de lui prêter allégeance.

Selon ce qui est apporté par Ibn Assab, lorsque Yazid apprit que l’Imam Hussein et Abdullah Ibn Zoubeyr avaient refusé de lui faire allégeance, il envoya une autre lettre à Walid dans laquelle il insista que si l’Imam Hussein refusait de lui faire l’allégeance qu’il lui envoie sa tête décapitée afin d’obtenir une récompense.

Ayant refusé, l’Imam Hossein prit la route de la Mecque pour Koufa et finalement les choses se terminèrent par la tragédie de Karbala.

A la fin il faut dire que pendant la courte durée de son Califat, Yasid a commis le plus grand crime à savoir le massacre de l’Achoura en l’an 61 après l’hégire, et s’est ainsi attiré les malédictions de tous les gens.

Source: web site du bureau de son éminence l’Ayatollah Makarem Shirazi makarem.ir