vendredi 28 novembre 2025 - 17:20
Le Congrès de Najaf rend hommage à Mirza Naïni comme pilier de la civilisation islamique – L’Ayatollah Arafi affirme que les autorités religieuses restent en première ligne contre les puissances arrogantes

Hawzah/ Lors du Congrès international consacré à l’héritage de Mirza Mohammad Hossein Naïni à Najaf, l’Ayatollah Alireza Arafi a prononcé un discours approfondi et marquant, présentant ce savant défunt comme une figure éminente dont le leadership intellectuel, politique et spirituel continue de façonner les séminaires religieux de Nadjaf et de Qom. Selon lui, l’exemple de Naïni demeure essentiel face aux ambitions hégémoniques du monde moderne.

(A.P.Hawzah) -S’exprimant dans la salle Alawi du complexe Alawi de Nadjaf, devant les grands savants du séminaire, des universitaires et des représentants des autorités religieuses de Najaf, de Qom et d’Iran, le directeur des séminaires a souligné que les grands marâjiʿ de l’époque actuelle — à l’image de leurs prédécesseurs, dont Mirza Naïni — demeurent une « barrière solide contre l’invasion des puissances arrogantes en Irak, en Iran et dans le monde islamique ».

L’Ayatollah Arafi a remercié les bureaux du Grand Ayatollah Sistani, du Guide suprême de la Révolution islamique, ainsi que les grands sanctuaires pour leur soutien au congrès, en insistant sur le fait que de tels rassemblements « honorent les grands réformateurs de l’histoire islamique » et offrent aux nouvelles générations, ainsi qu’au monde, une image authentique de l’identité, de la profondeur et de la richesse intellectuelle des séminaires.

Un érudit qui a ouvert le séminaire à la pensée mondiale

Dans le premier axe de son discours, l’Ayatollah Arafi a décrit la stature intellectuelle et scientifique exceptionnelle de Mirza Naïni, présentant douze caractéristiques majeures de son génie savant.

Il a mis en lumière la mémoire extraordinaire de Naïni, son éloquence en arabe et en persan, sa maîtrise pédagogique, et sa capacité à former une génération d’élèves influents dont les idées ont marqué les séminaires à travers le monde islamique.

Mirza Naïni, a-t-il ajouté, n’était pas confiné aux murs de Nadjaf ou de Samarra. Il possédait « une compréhension profonde de son époque », saisissant les tempêtes intellectuelles qui traversaient l’Occident et les menaces coloniales qui pesaient sur les sociétés islamiques vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Son ouverture à la pensée mondiale et son refus de s’isoler en faisaient, selon l’Ayatollah Arafi, « un dirigeant de son temps ».

L’Ayatollah Alireza Arafi a souligné que Mirza Naïni savait harmoniser la tradition avec la contemporanéité — demeurant fermement ancré dans la méthode rigoureuse des séminaires tout en répondant de manière innovante aux défis intellectuels émergents. « Il se situait précisément au point d’équilibre entre authenticité et modernité », a-t-il affirmé, sans se replier sur des cadres purement classiques ni se laisser submerger par des idéologies étrangères.
Révolutionner la science des principes et de la jurisprudence

L’Ayatollah Arafi a attribué à Mirza Naïni le mérite d’avoir porté la science des uṣūl al-fiqh (principes de jurisprudence) à un nouveau stade de maturité. Son système méthodologique, intégrant l’analyse linguistique, philosophique et théologique dans un cadre unifié, demeure une référence centrale dans les études avancées des séminaires.

Il a également salué les innovations majeures du Grand Ayatollah Naïni en jurisprudence :

– de nouvelles classifications de la théorie juridique et des contrats,

– une définition plus précise des limites de l’autorité juridique,

– des modèles précoces de gouvernance constitutionnelle fondée sur les principes islamiques,

– des travaux fondamentaux sur les systèmes sociaux, la pensée politique et la jurisprudence coranique.

Selon l’Ayatollah Arafi, Mirza Naïni s’est imposé comme un fondateur de la philosophie politique islamique à l’époque moderne — un point que le Guide suprême, l’Imam Khamenei, a également souligné dans son message adressé au congrès.

Mirza Naïni affirmait que l’islam est une « religion bâtisseuse de civilisation », possédant à la fois des principes immuables et des capacités dynamiques lui permettant de guider les sociétés à travers les âges. Sa théorie équilibrée de la civilisation, a indiqué l’Ayatollah Arafi, le distinguait de nombreux penseurs de son temps.


À la première ligne de la lutte politique

Dans le second axe, l’Ayatollah Arafi a évoqué le rôle déterminant de Mirza Naïni dans les mouvements politiques d’une période marquée par l’effondrement de l’Empire ottoman et les tentatives occidentales de dominer le monde islamique.

Refusant l’isolement, Mirza Naïni se plaça au cœur des événements historiques décisifs :

Le Mouvement du tabac : en tant que conseiller principal de Mirza Shirazi, Naïni contribua à orienter l’une des premières résistances collectives contre le contrôle étranger.
Le Mouvement constitutionnel : aux côtés d’Akhund Khorasani et des marâjiʿ de Nadjaf, il devint l’architecte intellectuel du gouvernement constitutionnel en Iran.
La Révolution irakienne de 1920 : Mirza Naïni émergea comme une autorité religieuse majeure du soulèvement contre le colonialisme britannique, avant d’être exilé à Qom après la répression du mouvement.

L’Ayatollah Arafi a remarqué que l’influence de Naïni en Iran et en Irak s’étendit sur un demi-siècle — « un phénomène rare dans l’histoire ». Ses conseils orientaient les grandes décisions, ses écrits servaient de base aux déclarations essentielles, et sa popularité auprès du peuple était profonde.

Des foules dans l’ouest de l’Iran se rassemblaient des heures à l’avance pour accueillir Naïni et l’Ayatollah Seyyed Abul Hasan Isfahani pendant leur exil — preuve, selon l’Ayatollah Arafi, du lien profond entre le peuple et le leadership savant.
Un modèle de moralité et de spiritualité

Dans le troisième axe, l’Ayatollah Arafi a mis en avant la profondeur spirituelle, l’ascèse et la piété de Mirza Naïni — ce noyau moral qui, selon lui, donnait cohérence et pureté à ses efforts scientifiques et politiques.

« Aujourd’hui plus que jamais, a conclu l’Ayatollah Arafi, nous avons besoin de telles figures — des savants qui éclairent par la connaissance, purifient par l’éthique et guident la société par la force spirituelle. »

Il a réaffirmé que la réceptivité croissante du monde au message de l’islam impose une responsabilité historique aux séminaires : celle de répondre aux besoins contemporains et de diffuser les principes de l’Ahl al-Bayt (AS) à l’échelle mondiale.

« Tout ce que possèdent les séminaires, a-t-il déclaré, vient de cette noble nation — du peuple d’Iran, d’Irak et de la communauté islamique. Ce lien entre le peuple et l’autorité religieuse demeure notre plus grand atout. »

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