dimanche 16 novembre 2025 - 21:21
L’Imam de Bagdad : Les électeurs irakiens ont fait échouer le plan américano-israélien de redéfinition du « Nouveau Moyen-Orient »

Hawzah/L’ayatollah Seyyed Yassin Mousavi, imam de la prière du vendredi à Bagdad et érudit du séminaire de Najaf, affirme que la participation historique aux élections législatives irakiennes de 2025 a déjoué une tentative conjointe américano-israélo-britannique de remodeler la région et d’ouvrir la voie à un nouvel accord Sykes-Picot, adapté aux intérêts du « Grand Israël ».

Bagdad (A.P.Hawzah) -Lors de ses sermons du 14 novembre, l’Ayatollah Mousavi a fermement dénoncé les efforts concertés de Washington et de ses alliés pour façonner un parlement irakien docile, instrumentalisé au service de ce qu’il a qualifié de « projet colonial-soumis » orchestré par Donald Trump. Selon lui, ce plan visait à affaiblir les États souverains, à démanteler les structures régionales et à consolider la position d’Israël par l’instabilité et la coercition.

Le religieux a révélé que des centres de décision politique situés à Washington, Tel-Aviv, et dans certains cercles britanniques, cherchaient à installer une assemblée législative capable de former un gouvernement aligné sur leurs intérêts. La première phase de cette stratégie, a-t-il précisé, impliquait d’entraver la participation électorale dans les provinces du centre et du sud de l’Irak.

L’Ayatollah Mousavi a accusé certains « groupes laïcs et occidentalisés » d’avoir tenté de manipuler le scrutin par le biais de financements politiques et d’opérations de découragement des électeurs, dans l’espoir d’orienter les élections vers des plans soutenus par l’étranger.

Malgré ces manœuvres, il a insisté sur le fait que le peuple irakien avait une fois de plus démontré sa vigilance, son attachement à sa souveraineté et son indépendance. Citant des chiffres officiels, il a souligné que le taux de participation avait atteint 56,11 %, un record depuis 15 ans, qu’il a qualifié de triomphe national sur l’ingérence extérieure.

« Cette victoire n’appartient à aucun parti, mais à la nation irakienne », a-t-il affirmé. « Le peuple a pris conscience de l’ampleur du complot et, malgré les menaces et les opérations psychologiques, l’a neutralisé par sa participation massive. »

L’Ayatollah Mousavi a rapporté les avertissements des chefs tribaux des provinces du sud, qui considèrent le succès d’un projet politique orchestré par les États-Unis comme une menace sérieuse pour l’avenir de la communauté chiite en Irak.

S’adressant aux représentants nouvellement élus, l’imam de Bagdad les a exhortés à faire de la souveraineté nationale le pilier de la politique étrangère du pays, en particulier dans les relations avec les États-Unis, et à rejeter toute initiative visant à diviser la région ou à déstabiliser le gouvernement irakien.

Il a également rappelé de récentes déclarations à Washington exposant un plan confiant à certains groupes syriens le rôle de combattre l’État islamique, le Corps des Gardiens de la révolution islamique iranien, le Hamas et le Hezbollah, le tout avec le soutien explicite d’Israël. L’objectif ultime de ce projet de « Nouveau Moyen-Orient » est, selon lui, d’asseoir la domination d’Israël tout en réduisant la souveraineté des États voisins.

Le religieux a conclu en mettant en garde contre les factions irakiennes ayant repris à leur compte les slogans de l’ancienne opposition syrienne – notamment la rupture des relations avec l’Iran, la dissolution des Forces de mobilisation populaire et la remise du dossier sécuritaire à Washington. Leur échec électoral, a-t-il conclu, a épargné à l’Irak une trajectoire « dangereuse et déstabilisatrice », affirmant que l’avenir du pays reposait désormais sur les épaules des élus pour préserver l’indépendance face à toute tentative de retour dans l’orbite d’une domination étrangère.

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