VATICAN (A.P.Hawzah) -Dans une lettre officielle adressée au pape Léon XIV, l'ambassadeur de la République islamique d'Iran au Vatican, Hujjat al-Islam Mohammad Hossein Mokhtari, a appelé le souverain pontife à adopter une position ferme face aux récentes menaces et insultes proférées contre le guide suprême iranien, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei. L'ambassadeur a qualifié ces propos, attribués au président des États-Unis et à des responsables israéliens, d'affront non seulement aux musulmans chiites, mais à l'ensemble du monde islamique.

Dans sa lettre, l'ambassadeur Mokhtari a condamné ce qu'il a qualifié d' « insulte flagrante » envers une figure religieuse de premier plan, avertissant qu'une telle rhétorique menace l'harmonie interconfessionnelle et porte atteinte aux principes de respect mutuel et de coexistence pacifique.

« Cette action, bien que politiquement et juridiquement inacceptable au regard des normes internationales, comporte également des implications religieuses amères et dangereuses », a écrit Mokhtari.

Il a cité les aveux de responsables israéliens concernant des tentatives d'assassinat présumées et les menaces directes du président américain, qui constituent des violations flagrantes du droit international et de l'éthique religieuse.

Faisant référence au Document sur la fraternité humaine, signé par le regretté pape François en 2019, Mokhtari a souligné que les récentes actions des dirigeants occidentaux contrastent fortement avec ses principes, notamment ceux qui promeuvent le dialogue et l'unité interreligieux.

Il a averti : « Un tel comportement perturbe tous les efforts visant à renforcer l’unité et la fraternité interreligieuse. » Il est également en contradiction directe avec la Bible chrétienne, qui commande : “Tu ne blasphèmeras pas Dieu et tu ne maudiras pas le chef de ton peuple” » (Exode 22:28).

L'ambassadeur a rappelé au Pape que, dans la tradition chrétienne, le respect des personnalités religieuses, même en cas de désaccord, est un impératif moral, ancré dans la justice, l'humilité et l'ordre divin.

Citant les récentes déclarations du Pape sur la tolérance et la fraternité religieuses, Mokhtari a souligné que « construire des ponts de communication dans le respect mutuel et la liberté de conscience » doit inclure la protection de la dignité de tous les chefs religieux.

« Nous attendons de Votre Excellence qu'elle adopte une position claire et ferme face à cette vague d'irrespect », conclut la lettre, « car elle porte atteinte aux sentiments des musulmans du monde entier, et pas seulement des chiites. »

Cet appel à l'action intervient dans un contexte de condamnation croissante dans le monde islamique suite aux déclarations incendiaires de personnalités politiques occidentales. Les dirigeants religieux et les diplomates de plusieurs pays ont dénoncé cette rhétorique comme étant provocatrice et nuisible à l’harmonie religieuse internationale.