(A.P.Hawzah) -Le Commandeur des Croyants, l’Imam Ali (as), aborde dans le Nahj al-Balagha des points concernant « le fait de ne pas demander aux indignes », que nous présentons à vous, érudits :
Sagesse de 66 :
فَوْتُ الْحَاجَةِ، أَهْوَنُ مِنْ طَلَبِهَا إِلَی غَیْرِ أَهْلِهَا
« Perdre un besoin est plus facile que de le demander à des indignes ! »
Explication :
Demander aux indignes :
Dans cette parole riche en sagesse, l’Imam (as) souligne un point qui garantit la dignité et la fierté de tout être humain. Il dit : « Perdre un besoin est préférable à le demander à des indignes »
Sans aucun doute, les êtres humains dépendent les uns des autres dans leur vie individuelle et sociale. La philosophie même de la vie sociale et civile repose sur l’entraide et la satisfaction mutuelle des besoins, car chacun possède des capacités limitées qui ne lui permettent pas de subvenir seul à toutes ses nécessités. C’est grâce à l’aide d’autrui qu’il peut surmonter ses difficultés.
Les personnes à qui l’on demande de l’aide se divisent en deux catégories : "les dignes" et "les indignes". Le digne est celui qui fait preuve de générosité, d’humanité, de tendresse, d’amour et de noblesse d’esprit. Les indignes, quant à eux, sont avares, mesquins et enclins à faire peser des reproches.
Évidemment, si l’on tend la main à un indigne, on s’humilie soi-même. De plus, il est fort probable qu’il refuse, en raison de son avarice et de son étroitesse d’esprit. Enfin, s’il accepte de satisfaire le besoin, il pourrait ne cesser de rappeler son « bienfait » pendant des mois, voire des années.
Il est donc préférable de se montrer patient, de préserver sa noblesse et sa dignité, et d’accepter la perte d’un besoin plutôt que de tendre la main à de telles personnes.
Dans un hadith du noble Prophète (PSL), on lit que le Commandeur des Croyants lui demanda : « Ô Allah, ne me rends dépendant d’aucune de Tes créatures. » Le Messager d’Allah (PSL) répondit : « Ô Ali, ne dis pas cela, car tout être humain a besoin des autres. » Le Commandeur des Croyants demanda alors : « Ô Messager d’Allah, que dois-je dire alors ? » Il répondit : « Dis : "Ô Allah, ne me rends pas dépendant des pires de Tes créatures." » Ali (as) demanda : « Qui sont les pires de Tes créatures ? » Il répondit : « Ceux qui, lorsqu’ils donnent, font peser des reproches, et lorsqu’ils reprochent, insultent. » (1)
Oui, les "pires des créatures" – ou, selon les termes de l’Imam Ali, les "indignes" – peuvent satisfaire un besoin matériel, mais ils infligent des blessures spirituelles et morales bien plus lourdes à supporter. Parfois, ils ne se contentent pas de reproches, mais ils critiquent en disant : « Untel est faible, incapable, incompétent et méprisable, c’est pourquoi il a besoin de nous. »
Les hadiths islamiques interdisent de demander aux parvenus, car cela s’accompagne inévitablement d’humiliation. L’Imam Sadiq (as) dit à l’un de ses compagnons : « Mettre ta main dans la gueule d’un dragon jusqu’au coude est préférable pour toi à demander un besoin à quelqu’un qui n’avait rien et qui a soudainement prospéré. » (2)
Notes :
(1) Mustadrak al-Wasa’il, vol. 5, p. 263, hadith 2.
(2) Bihar al-Anwar, vol. 75, p. 248.




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