(A.P.Hawzah) -Le Commandeur des croyants, l’Imam Ali (as), évoque dans le Nahj al-Balaghah des points essentiels concernant le danger de se laisser tromper par la discrétion de Dieu (Sattâr al-Uyûb). En voici l’extrait pour les lecteurs éclairés :
Sagesse n°30 :
الْحَذَرَ الْحَذَرَ، فَوَاللَّهِ لَقَدْ سَتَرَ، حَتَّی کَأَنَّهُ قَدْ غَفَرَ
« Attention! Attention! Par Allah Il a bien caché certaines choses à tel point que l'on dirait qu'Il a pardonné. »
Explication :
Ne sois pas trompé par le voile miséricordieux de Dieu :
Dans cette parole pleine de sagesse, l’Imam (as) adresse un sérieux avertissement à tous ceux qui désobéissent, afin qu’ils ne se laissent pas abuser par la patience de Dieu face à leurs péchés. Il dit : « Attention! Attention! Par Allah Il a bien caché certaines choses à tel point que l'on dirait qu'Il a pardonné. »
Cela souligne que l’un des attributs divins est Sattâr al-Uyûb, Celui qui couvre les défauts. Par Sa vaste miséricorde, Dieu ne révèle pas les péchés cachés de Ses serviteurs, afin de préserver leur dignité aux yeux de leurs proches comme de leurs ennemis – peut-être se réveilleront-ils, se repentiront et délaisseront leurs fautes.
Mais souvent, des gens abusent de cette bonté divine, pensant qu’ils n’ont rien fait de mal, ou croyant que, même s’ils ont fauté, Dieu les pardonnera sans repentance.
Ici, l’Imam (as) avertit : ne vous laissez pas tromper par cette indulgence divine – surtout si elle s’inscrit dans ce que l’on appelle une épreuve de répit trompeur (istidrâj), où Dieu, ne considérant pas certains pécheurs dignes de Son pardon, les laisse s’enfoncer davantage dans leurs fautes en différant leur châtiment, jusqu’à ce qu’ils soient lourdement accablés, puis sévèrement punis.
Cette parole est aussi une leçon de conduite pour les croyants : eux aussi doivent être discrets sur les fautes d’autrui. S’ils découvrent les péchés cachés de quelqu’un, qu’ils ne s’empressent pas de les révéler ni de l’humilier. Qu’ils lui laissent plutôt la possibilité de se corriger et de se repentir.
D’ailleurs, il est rare qu’une personne soit exempte de tout défaut secret. Si le dévoilement des péchés devenait une norme, la société perdrait la confiance mutuelle, ce fondement essentiel du vivre-ensemble.




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