(A.P.Hawzah) -Le livre La Résurrection mystique, publié par l’Institut de Recherches Islamiques, aborde des sujets tels que ce monde, l’au-delà, le paradis, l’enfer, le purgatoire, l’agonie et d’autres thèmes similaires. Les parties importantes de cet ouvrage seront présentées à vous, lecteurs érudits, dans différents numéros.
La relation entre ce monde et l’au-delà
Parmi les créatures vivant dans l’univers, l’homme se distingue par une capacité que Dieu lui a accordée : celle de mettre les autres créatures à son service et de les utiliser à son avantage.
وَسَخَّرَ لَکُمْ مَّا فِی السَّمَوَاتِ وَمَا فِی الاَْرْضِ جَمِیعا (جاثیه:۱۳)
« Il a assujetti pour vous tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. » (Sourate Al-Jathiya : 13)
Ainsi, l’univers et ses bienfaits sont désignés par le terme « monde » (dounya).
Le monde : fin ou moyen ?
Le monde a été créé pour l’homme, mais les hommes l’abordent de deux façons : certains le considèrent comme une fin en soi, et la quête des plaisirs mondains occupe tout leur esprit. Ils veulent atteindre ces objectifs, peu importe le prix.
D’autres voient le monde comme un moyen d’atteindre une meilleure vie dans l’au-delà.
Selon l’Imam Ali (as) :
اَلدُّنْیا دارُ مَمَرٍّ لا دارُ مَقَرٍّ وَالنّاسُ فیها رَجُلانِ: رَجُلٌ باعَ نَفْسَهُ فَاَوْبَقَها وَرَجُلٌ اِبْتاعَ نَفْسَهُ فَاَعْتَقَها
« Le monde est un lieu de passage, non un lieu de séjour. Les gens y sont de deux sortes : celui qui vend son âme et la perd, et celui qui rachète son âme et la libère. » (Nahj al-Balagha, parole 128)
Le monde est un lieu éphémère où l’homme entre pour se préparer en acquérant des provisions, des vertus et de la connaissance. C’est pourquoi Dieu éduque l’homme à travers différentes épreuves : les actes d’adoration, l’abstinence des désirs charnels, la patience face aux difficultés, pour le préparer à une vie éternelle pleine de bienfaits.
Un jour, le Prophète (PSL) se reposait sur un tapis rugueux chez lui. Un compagnon entra et vit les marques du tapis sur son flanc. Ému, il lui dit : « Ô Messager de Dieu ! Pourquoi ne pas te procurer un tapis plus doux ? »
Le Prophète (PSL) répondit :
ما لی وَلِلدُّنْیا ما مَثَلی وَمَثَلُ الدُّنْیا اِلاّ کَراکِبٍ سارَ فی یَوْمٍ صائِفٍ فَاسْتَظَلَّ تَحْتَ شَجَرَةٍ ساعَةً مِنْ نَهارٍ ثُمَّ راحَ وَتَرَکَها
« Que m’importe ce monde ! Mon exemple et celui du monde est comme celui d’un cavalier qui se repose un instant à l’ombre d’un arbre lors d’une chaude journée, puis s’en va et le quitte. » (Bihar al-Anwar, vol. 73, p. 123)
L’Imam Sajjad (as), rapportant les paroles de Jésus (as) à ses disciples, a dit :
اِنَّمَا الدُّنْیا قَنْطَرَةٌ فَاعْبُرُوها وَلا تَعْمُرُوها
« Ce monde est un pont, traversez-le mais ne le reconstruisez pas. » (Bihar al-Anwar, vol. 14, p. 319)
Dans d'autres paroles, le monde est désigné comme un lieu de passage, une maison de commerce, un lieu d’exhortation, une salle de prière, etc.
Ces descriptions montrent que le monde ne doit pas être considéré comme une fin ultime, mais comme un outil pour accumuler des œuvres vertueuses, acquérir des connaissances divines et en profiter dans l’au-delà.
L’Imam Ali (as), dans une lettre à Churayh al-Qadi qui avait acheté une maison pour quatre-vingts dinars, l’avertit du danger de s’attacher au monde et lui dit : « Si tu étais venu me voir au moment de l’achat, j’aurais rédigé pour toi un contrat de vente tel que tu n’aurais même pas voulu l’échanger contre un dirham :
Acheteur : un serviteur misérable.
Vendeur : un serviteur sur le point de partir.
Objet : une maison parmi les maisons de l’illusion, dans la région des roseaux du pays de la perdition.
Cette maison est délimitée par quatre frontières :
La première mène à la terre des calamités.
La deuxième aboutit aux foyers de tous les malheurs.
La troisième conduit aux désirs qui causent la chute.
La quatrième mène à Satan le tentateur, et la porte de cette maison s’ouvre du côté de cette quatrième frontière. »
(Nahj al-Balagha, parole 126)
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