۴ آذر ۱۴۰۳ |۲۲ جمادی‌الاول ۱۴۴۶ | Nov 24, 2024
شهادت حضرت فاطمه زهرا (س)

Hawzah/L’une des énigmes historiques réside dans le silence étonnant des Banu Hachim et des compagnons face aux événements survenus après le décès du Prophète (PSL). Avant sa disparition, le Prophète (PSL) avait évoqué des rancunes cachées qui se manifesteraient plus tard, et les récits historiques actuels témoignent de la réalisation douloureuse de cette prédiction.

(A.P.Hawzah) - Le dossier "Doutes sur Fatima" sur le thème "Réponses aux doutes" concernant le martyre de la noble fille du Prophète (PSL), tiré du livre "Réponses aux doutes des réseaux sociaux sur Fatima Siddiqah", est présenté aux personnes intéressées pendant les jours de son martyre.

Question :

Pourquoi ni les Banu Hachim ni les compagnons dévoués de l’Imam Ali (as) n’ont défendu Fatima (sa) face à l’injustice ?

Si, comme vous l’avez expliqué, l’Imam Ali (as) a agi par sagesse et retenue, pourquoi les compagnons et les Banu Hachim n’ont-ils rien fait ? Était-ce un manque de courage ou d’honneur de leur part, au point de rester passifs pendant que la fille du Prophète (PSL) subissait des torts ? N’y avait-il pas parmi eux 12 000 compagnons sincères, comme le mentionnent les traditions chiites ?

Réponse :

Nous nous posons également cette question : pourquoi les compagnons du Prophète n’ont-ils pas défendu la fille bien-aimée de leur Messager, la laissant ainsi exposée à l’oppression ? Où était leur honneur pour ne pas s’opposer à Abou Bakr et prendre position en sa faveur ?

Les compagnons n’ont pas défendu Fatima (sa) car ils avaient délibérément choisi de ne pas intervenir et avaient tourné le dos à la famille du Prophète (PSL).

L’Imam Ali (as) a déclaré : « J'ai regardé autour de moi et je n'ai trouvé aucun partisan ni défenseur, excepté ma famille dont je ne voulais pas risquer la vie. »

Et il a dit : « Je prenais la main de Fatima et de mes deux fils Hassan et Hussein, et j'allais aux portes des premiers musulmans parmi les Muhajirin et les Ansar, leur rappelant mes droits et les appelant à me soutenir, mais seuls Salman, Ammar, Miqdad et Abu Dharr m'ont répondu. »

L'Imam Sadiq (as) a dit : « Quand ils ont forcé Ali à sortir de sa maison pour prêter allégeance, il s'est arrêté près de la tombe du Prophète et a dit : 'Ce peuple m'a abandonné, m'a affaibli et est sur le point de me tuer. » [3]

La lâcheté des compagnons était telle que lorsqu'Ali était forcé d'aller à la mosquée et qu'ils regardaient la scène, Zubair s'est mis en colère et leur a dit : « Comment peuvent-ils traiter Ali ainsi alors que vous êtes vivants et ne faites rien ? » [4]

Dans un autre récit, l'Imam Baqir a dit : « Les Mouhajirin, les Ansar et les autres sont venus voir Ali et lui ont dit : 'Tu as raison, nous sommes avec toi.' Ali leur a dit : 'Si vous dites la vérité, rasez-vous tous la tête et présentez-vous à moi demain.' Mais seuls Salman, Miqdad et Abu Dharr l'ont fait. » [5]

Et il a dit : « À l'exception de Miqdad, Abu Dharr et Salman, tous les gens ont tourné le dos au Wilayat (leadership), sauf ceux qui s'en sont souvenus après un certain temps. » [6]

Et il a dit : « Je jure par Dieu que si j'avais eu autant de partisans que les compagnons de Talut ou les combattants de Badr, je me serais soulevé avec l'épée, et même si j'avais eu trente partisans, je me serais quand même soulevé. » [7]

Sudeir rapporte : « En présence de l'Imam Baqir (as), on parlait de la trahison du peuple envers les Ahl al-Bayt et de l'abandon d'Ali. Un homme demanda à l'Imam Baqir (as) pourquoi les Banu Hachim n'avaient pas soutenu Ali. »

L’Imam Ali (as) a répondu à cette question en disant : « Il ne restait plus personne parmi les Banou Hachem. Jafar et Hamza avaient été martyrisés, et Abbas et Aqil étaient âgés et affaiblis. Si Jafar et Hamza avaient été présents, ils n’auraient pas permis un tel traitement envers les Ahl al-Bayt. »

En effet, les compagnons ont cessé de soutenir Ali (as) et les Ahl al-Bayt en raison des rancunes qu’ils nourrissaient envers lui. Comme le Prophète (PSL) l’avait prédit, ces ressentiments se manifesteraient après son décès : « Les rancunes que les gens portent contre toi, ô Ali, apparaîtront après ma mort. »

Les rares partisans restants d’Ali (as) se sont abstenus de le défendre en raison des mêmes considérations qui empêchèrent Ali (A) de se révolter.

Quant aux véritables compagnons du Prophète, estimés à 12 000 selon l’Imam Sadiq (as), ils étaient décrits ainsi :

«کَانَ أَصْحَابُ رَسُولِ اللَّهِ(ص) اثْنَیْ عَشَرَ أَلْفاً ثَمَانِیَةُ آلَافٍ مِنَ الْمَدِینَةِ وَ أَلْفَانِ مِنْ مَکَّةَ وَ أَلْفَانِ مِنَ الطُّلَقَاءِ وَ لَمْ یُرَ فِیهِمْ قَدَرِیٌّ وَ لَا مُرْجِئٌ وَ لَا حَرُورِیٌّ وَ لَا مُعْتَزِلِیٌّ وَ لَا صَاحِبُ رَأْیٍ کَانُوا یَبْکُونَ اللَّیْلَ وَ النَّهَارَ وَ یَقُولُونَ اقْبِضْ أَرْوَاحَنَا مِنْ قَبْلِ أَنْ نَأْکُلَ خُبْزَ الْخَمِیرِ.»[۱۰]

« Les compagnons du Messager de Dieu étaient au nombre de 12 000 : 8 000 de Médine, 2 000 de La Mecque, et 2 000 des affranchis. Aucun d’entre eux n’était qadarite, murjite, harourite, mutazilite ou adepte de leurs propres opinions. Ils pleuraient nuit et jour en disant : “Seigneur, reprends nos âmes avant que nous mangions du pain levé.” »

Ces 12 000 compagnons sincères représentaient une élite parmi les 100 000 ou 120 000 compagnons estimés du Prophète.

Selon des sources sunnites, Abou Zar’ah rapporte que :

«قبض رسول الله عن مائه الف و اربعه عشر الفا من الصحابه»[۱۱]

le Prophète (PSL) a quitté ce monde en ayant 114 000 compagnons, tandis qu’Ibn Kathir en dénombre 120 000.

Malgré cela, la question demeure : pourquoi ces 8 000 compagnons de Médine n’ont-ils pas empêché l’attaque contre Fatima (sa) ?

Dans cette réponse, nous disons que :

Premièrement : Ce groupe restreint d'élus, face aux cent vingt mille compagnons que vous mentionnez, quelle puissance ou capacité aurait-il pu avoir pour apporter son soutien ?

Deuxièmement : Le hadith mentionné concerne les compagnons authentiques du Prophète (PSL) pendant la période de sa mission prophétique, dont huit mille résidaient à Médine.

Il ne prétend pas que ces huit mille compagnons étaient encore présents à Médine après la disparition du Prophète (paix et bénédictions sur lui), ce qui rendrait possible votre objection sur leur absence de soutien.

Il est probable que durant les années de la mission prophétique, une grande partie de ces huit mille compagnons soit décédée de mort naturelle ou sur le champ de bataille, ou bien que certains soient devenus âgés et incapables de combattre. De plus, il est probable qu’un nombre significatif de ces compagnons étaient des femmes, qui n’étaient pas tenues de participer aux combats.

Le fait que certaines traditions justifient l’absence de soulèvement de l’Imam Ali (as) par le manque de partisans est une indication claire qu’il ne restait que très peu de compagnons véritables à Médine capables de lutter à ses côtés.

Troisièmement : Supposons même qu’un nombre suffisant de compagnons combattants parmi ces huit mille soit resté ; face au régime militaire et aux contraintes imposées par Abou Bakr et Omar à Médine, ils auraient été incapables de réagir !

Les sources montrent clairement que le régime d’Abou Bakr s’est établi par la contrainte militaire :

Les historiens sunnites rapportent :

«إنَّ أسلَمَ أقبَلَت بِجَماعَتِها حَتّی تَضایَقَ بِهِمُ السِّکَکُ، فَبایَعوا أبا بَکرٍ، فَکانَ عُمَرُ یَقولُ: ما هُوَ إلّا أن رَأَیتُ أسلَمَ، فَأَیقَنتُ بِالنَّصرِ.» [15]

« Les membres de la tribu d’Aslam se rassemblèrent en masse et prêtèrent allégeance à Abou Bakr, au point de bloquer les rues. Omar disait : Ce n’était pas solide jusqu’à ce que je voie les gens d’Aslam, alors j’ai été certain de notre victoire. »

Cheikh Mufid écrit également : « Un groupe de bédouins était venu à Médine pour acheter des provisions. Les habitants, encore accablés par la perte du Prophète (paix sur lui), n’y prêtaient pas attention, étant également occupés par la question du califat. Omar envoya un message à ces bédouins pour les convoquer.

Quand ils arrivèrent, il leur dit : En échange de votre allégeance au calife du Messager de Dieu, vous recevrez l’aide que vous désirez pour vos provisions. Allez maintenant et encouragez les gens à prêter allégeance. Ceux qui refuseront, frappez-les à la tête et au front.

Le narrateur rapporte : Par Dieu, j’ai vu ces bédouins serrer leurs ceintures, porter des étoffes yéménites, prendre des bâtons dans leurs mains, et sortir en frappant les gens pour les forcer à venir prêter allégeance. »

«...اخرجوا إلی الناس و احشروهم لیبایعوا فمن امتنع فاضربوا رأسه و جبینه قال فو الله لقد رأیت الأعراب قد تحزموا و اتشحوا بالأزر الصنعانیة و أخذوا بأیدیهم الخشب و خرجوا حتی خبطوا الناس خبطا و جاءوا بهم مکرهین إلی البیعة» [۱۶]

Quatrièmement : Nous ignorons tout ce que nous avons dit jusqu'à présent et donnons une réponse réfutative aux Wahhabites, à savoir que les vrais compagnons du Prophète (PSL) à Médine n'ont pas défendu Fatima Zahra (sa).

Car selon la croyance sunnite, ils étaient tenus de garder le silence face à un gouverneur injuste et de n'entreprendre aucune action, révolte ou désobéissance.

Les sunnites rapportent du Prophète de l'Islam qu'il a dit :

«مَنْ رَأَی مِنْ أَمِیرِهِ شَیْئًا یَکْرَهُهُ فَلْیَصْبِرْ عَلَیْهِ فَإِنَّهُ مَنْ فَارَقَ الجَمَاعَةَ شِبْرًا فَمَاتَ، إِلَّا مَاتَ مِیتَةً جَاهِلِیَّةً»

« Quiconque voit de son émir quelque chose qu'il déteste, qu'il patiente, car celui qui se sépare de la communauté ne serait-ce que d'un empan et meurt, meurt d'une mort préislamique (jahiliyya). »

Et ils rapportent qu'il a dit :

«یَکُونُ بَعْدِی أَئِمَّةٌ لَا یَهْتَدُونَ بِهُدَایَ، وَ لَا یَسْتَنُّونَ بِسُنَّتِی. وَ سَیَقُومُ فِیهِمْ رِجَالٌ قُلُوبُهُمْ قُلُوبُ الشَّیَاطِینِ فِی جُثْمَانِ إِنْسٍ قَالَ قُلْتُ: کَیْفَ أَصْنَعُ؟ یَا رَسُولَ اللَّهِ! إِنْ أَدْرَکْتُ ذَلِکَ؟ قَالَ «تَسْمَعُ وَ تُطِیعُ لِلْأَمِیرِ. وَ إِنْ ضُرِبَ ظَهْرُکَ. وَ أُخِذَ مَالُکَ. فَاسْمَعْ وَ أَطِعْ». [۱۸]

« Après moi viendront des dirigeants qui ne suivront pas ma guidance et n'appliqueront pas ma tradition. Parmi eux, il y aura des hommes ayant des cœurs de démons dans des corps humains. Écoutez-les et obéissez-leur même s'ils vous frappent le dos et s'emparent de vos biens, vous devez écouter et obéir. »

Ahmad ibn Hanbal dit :

«السمع والطاعة للأئمّة وأمیر المؤمنین البر و الفاجر ومن خرج علی إمام من أئمّة المسلمین وکان الناس قد اجتمعوا علیه وأقرّوا له بالخلافة بأی وجه من الوجوه، أکان بالرضا أو بالغلبة فقد شق الخارج عصا المسلمین وخالف الآثار عن رسول اللَّه، فإن مات الخارج علیه، مات میتة جاهلیة» [۱۹]

« L'écoute et l'obéissance sont obligatoires envers l'émir et le gouverneur des croyants, qu'il soit pieux ou pervers, et quiconque se révolte contre l'imam des musulmans et meurt dans cet état, meurt d'une mort préislamique. »

Dans le livre Sharh al-Aqida al-Tahawiyya, qui est l'un des livres célèbres dans les écoles sunnites, il est écrit :

«ولا نری الخروج علی أئمّتنا ولا ولاة أمرنا وإن جاروا» [۲۰]

« Nous ne considérons pas permis la révolte contre nos gouverneurs et nos dirigeants, même s'ils sont injustes et oppresseurs. »

Notes de bas de page:

[1]. Nahj al-Balagha, sermon 217

[2]. Al-Ihtijaj, vol. 1, p. 75; Bihar al-Anwar, vol. 22, p. 328

[3]. Al-Ikhtisas, p. 275; Basair al-Darajat, vol. 1, p. 275

[4]. Bihar al-Anwar, vol. 28, p. 229

[5]. Rijal al-Kashshi, p. 8-9, n° 18; Tarikh al-Yaqubi, vol. 2, p. 116

[6]. Rijal al-Kashshi, p. 6; Bihar al-Anwar, vol. 28, p. 237

[7]. Al-Kafi, vol. 8, p. 31

[8]. Al-Kafi, vol. 8, p. 190

[9]. Al-Mu'jam al-Kabir, vol. 11, p. 73; Musnad Abi Ya'la, vol. 1, p. 426

[10]. Al-Khisal, vol. 2, p. 640; Bihar al-Anwar, vol. 22, p. 305

[11]. Al-Jami' li-Akhlaq al-Rawi wa Adab al-Sami', vol. 2, p. 293; Talqih Fuhum Ahl al-Athar, vol. 1, p. 73; Tadrib al-Rawi, vol. 2, p. 220

[12]. Al-Bidaya wa al-Nihaya, vol. 5, p. 356

[13]. Bihar al-Anwar, vol. 29, p. 417, chapitre 13

[14]. https://t.me/Rahnamye_Behesht/13933

[15]. Tarikh al-Tabari, vol. 3, p. 222, édition de Beyrouth

[16]. Al-Jamal, p. 119

[17]. Sahih al-Bukhari, vol. 8, p. 87; Sahih Muslim, vol. 6, p. 21

[18]. Sahih Muslim, vol. 6, p. 20; Sunan al-Bayhaqi, vol. 8, p. 159; Kanz al-Ummal, vol. 5, p. 309

[19]. Tarikh al-Madhahib al-Islamiyya, Abu Zahra, vol. 2, p. 322

[20]. Sharh al-Aqida al-Tahawiyya, p. 110

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