۲۵ آذر ۱۴۰۳ |۱۳ جمادی‌الثانی ۱۴۴۶ | Dec 15, 2024
علامه محمد تقی جعفری

Hawzah/Le 5 août 1990, au Caire, les États membres de l'Organisation de la Conférence islamique ont adopté la Déclaration du Caire sur les droits de l'homme en Islam. Cette Déclaration était une réponse proactive des érudits islamiques à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH), que l'Assemblée générale des Nations Unies avait adoptée environ vingt-cinq ans plus tôt, en 1966.

(A.P.Hawzah) -Le terme « universel » et les efforts mondiaux déployés par des organismes internationaux comme les Nations Unies pour promouvoir cette déclaration a incité les érudits islamiques à l’analyser de manière critique et à proposer un modèle alternatif. L’une des figures les plus notables à l’origine de la « Déclaration islamique des droits de l’homme » était le religieux, philosophe et juriste chiite iranien Cheikh Mohammad-Taqi Jafari. Dans son livre « Une étude comparative des droits de l'homme universels : du point de vue de l'Islam et de l'Occident » [1], il a exploré les similitudes et les différences fondamentales entre ces deux systèmes juridiques qui revendiquent l'universalité. Cette discussion vise à passer en revue certaines des différences entre ces deux déclarations et à expliquer pourquoi la « Journée islamique des droits de l'homme et de la dignité humaine » devrait être reconnue comme une journée importante dans le monde entier.

Une autre définition de l’humanité, principale source de différences

Dans son livre, Allameh Jafari examine cinq principes clés partagés par les systèmes juridiques islamique et occidental, dans le but d'identifier, à travers une démarche comparative, la différence fondamentale entre ces deux déclarations. Les cinq principes communs aux deux Déclarations sont le droit à la vie, la dignité humaine, le droit à la liberté, le droit à l'éducation et l'égalité.

En explorant le droit à la vie dans ces deux systèmes juridiques, Allameh Jafari soutient que dans l'Islam, la « vie » signifie une vie noble, et pas seulement une simple existence. Il divise la vie en vie intellectuelle et vie naturelle, affirmant que l'objectif premier d'une société islamique est de créer une vie intellectuelle imprégnée de spiritualité, plutôt qu'une simple vie naturelle marquée par la dégradation et l'humiliation. Pour Allameh Jafari, la vie est un don divin et, lorsqu’elle est utilisée correctement, elle constitue l’atout le plus précieux. En revanche, les droits de l’homme occidentaux ne reconnaissent pas la valeur de la vie basée sur sa bonne utilisation en tant que don divin. Ce mépris de l’origine et du but de la vie a conduit le système juridique occidental à ne pas prendre position contre la prolifération des armes destinées à tuer autrui, au suicide ou à l’avortement.

Allameh Jafari distingue deux types de dignité dans le contexte de la dignité humaine : la dignité inhérente et la dignité fondée sur des valeurs. La dignité inhérente est la dignité qui appartient à tous les êtres humains, les protégeant de l'humiliation, de la torture, des abus et des insultes. Ce principe est commun aux deux systèmes juridiques. Cependant, la dignité fondée sur des valeurs distingue les droits humains religieux des droits humains occidentaux. Cela fait référence à un respect et une valorisation particuliers pour les individus qui, en utilisant correctement leurs talents, sont sur la voie de la croissance et de la perfection. Toutes les religions divines accordent un statut spécial à leurs croyants par rapport aux non-croyants parce qu'elles valorisent leurs propres arguments rationnels et traditionnels, considérant les croyants comme des adeptes de la raison. En revanche, les droits de l’homme occidentaux ignorent complètement cet aspect de l’humanité, ne faisant aucune distinction entre la personne intellectuelle et la personne non intellectuelle. Cela découle de la croyance occidentale en l’absence d’une voie droite et correcte à suivre pour l’humanité. Par conséquent, la Déclaration occidentale des droits de l’homme ne vise pas à créer une société où les vertus morales puissent atteindre la perfection.

Le droit à la liberté est l’une des questions les plus débattues entre ces deux systèmes juridiques. Se référant à l'article 19 des droits de l'homme occidentaux qui traite de la liberté d'expression et de croyance, Allameh Jafari soutient que cette liberté est présentée comme absolue, ce qui conduit à des conflits avec d'autres principes des droits de l'homme. Si la liberté d’expression est absolue, qu’arrive-t-il au droit à la dignité humaine, qui inclut la protection contre les humiliations ou les insultes ? Si la liberté est considérée comme le but ultime de la vie humaine, n’entraîne-t-elle pas inévitablement des conflits d’intérêts et ne remet-elle pas en cause les concepts de valeur et de dévalorisation ? En revanche, les droits de l’homme islamiques considèrent la liberté non pas comme une fin en soi mais comme un moyen d’atteindre des objectifs plus élevés. C'est pourquoi la notion de « liberté responsable » est introduite. Cette idée suggère que la liberté devrait être utilisée pour promouvoir la créativité humaine et offrir la possibilité de saisir les opportunités de croissance et de développement, mais qu’elle devrait être limitée lorsqu’elle va à l’encontre de ces objectifs. Cette perspective est enracinée dans la vision islamique des droits de l’homme, qui envisage une voie de développement pour les individus, visant à les guider sur cette voie et à empêcher toute déviation.

Le droit à l’éducation est le quatrième droit commun exploré par Allameh Jafari. Il soutient qu'en Occident, l'enseignement obligatoire ne couvre que l'enseignement primaire, alors que les systèmes juridiques islamiques exigent que l'éducation se poursuive tout au long de la vie. Dans un cadre islamique, tous les médias et communications devraient soutenir la croissance et le développement humains, garantissant l’apprentissage tout au long de la vie. Les droits de l’homme occidentaux, en revanche, n’imposent aucune restriction aux médias et à la publicité, d’autant plus qu’il est aujourd’hui démontré qu’ils ont le pouvoir d’étouffer la croissance intellectuelle et le développement personnel.

Enfin, le principe d'égalité est aussi examiné. Dans la société idéale envisagée par les droits de l’homme occidentaux, il n’y a aucune distinction entre les hommes et les femmes ou entre ceux qui suivent des principes moraux et ceux qui ne les suivent pas. En revanche, la société islamique idéale reconnaît différentes capacités des hommes et des femmes, instituant des lois distinctes pour chacun. Il distingue également ceux qui suivent la voie de la raison et ceux qui la rejettent.

Dans l’ensemble, ces cinq principes révèlent une différence fondamentale : l’Islam considère les humains comme des êtres créés par Dieu avec un but, et ce Dieu les a guidés à travers la charia. Cette détermination et le cadre clair de la charia dans l’Islam contribuent à minimiser la flexibilité interprétative et à favoriser la motivation interne à respecter la loi. En revanche, les droits de l’homme occidentaux visent avant tout à prévenir les conflits et à offrir aux individus la liberté sans nécessairement les guider vers une croissance morale ou intellectuelle.

[1] "A Comparative Study of the Universal Human Rights: From The Viewpoints Of Islam And The West"

Source : french.khamenei.ir

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