Lorsque ‘Obaydollah b. Ziyad (qu’Allah le maudisse) apprit que Hussein (as) était arrivé à Rohayma, il dépêcha vers lui Horr b. Yazid avec [un escadron] de mille cavaliers.
Horr relata : « Lorsque je quittai ma maison pour me diriger vers Hussein (as), j’entendis trois fois “Ô Horr, reçois la bonne nouvelle de ton entrée au Paradis.” Mais lorsque je me retournai, je ne vis personne.
Je me suis alors dit : “Que ta mère sanglote de tristesse sur ton sort, Horr. Tu te diriges pour affronter le fils du Messager d’Allah (que les bénédictions et salutations d’Allah soient sur lui et sa famille) et on t’annonce la bonne nouvelle du Paradis ?!” »
Horr atteignit [la caravane de] Hussein (as) au moment de la prière de midi. Ce dernier demanda à son fils de lancer l’appel à la prière et de réciter l’iqamah. Hussein (as) se leva et dirigea la prière pour les deux groupes.
La prière terminée, Horr b. Yazid se précipita vers Hussein (as) et lui dit : « Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soient sur toi, ô fils du Messager d’Allah. »
Hussein (as) dit : « Que la paix soit sur toi.
Qui es-tu, ô serviteur d’Allah ? »
Il répondit : « Je suis Horr b. Yazid. »
Il dit : « Ô Horr, es-tu avec nous ou contre nous ? »
Horr répondit : « Ô fils du Messager d’Allah, par Allah, j’ai été envoyé pour vous combattre. Mais je demande protection à Allah pour qu’Il ne me fasse pas ressusciter de ma tombe [le Jour de
la Résurrection] les cheveux attachés aux pieds, les mains attachées au cou, me faisant jeter face contre le feu de l’Enfer. Ô fils du Messager d’Allah, où vas-tu ? Retourne à la ville sacrée de
ton grand-père, sinon tu te feras tuer. »
Hussein (as) lui dit : « Je continue, [car] la mort n’est pas une honte pour un jeune homme. Lorsqu’il désire le Vrai, qu’il combat en étant musulman [Lorsque] qu’il vient en aide aux hommes
vertueux [en sacrifiant] sa vie. Et qu’il abandonne le pécheur et s’éloigne du dépravé. Si je reste en vie, je n’aurai pas de regret et si je meurs, je ne m’en voudrai pas. En revanche, il est suffisamment humiliant pour toi de rester en vie face contre terre. »
Ensuite, Hussein (as) continua sa route jusqu’à arriver à Qotqotana. À cet endroit, il s’arrêta et vit qu’une grande tente était installée. Alors il demanda : « À qui est cette grande tente?»
On lui répondit : « À ‘Obaydollah b. Horr alJo’fi. »
Hussein (as) lui envoya donc un messager. Il lui dit : « Ô homme, tu es dans l’erreur et Allah, Le Puissant et L’Exalté, te reprochera ton action sauf si tu te repens à Lui, Le Glorifié et L’Élevé, à l’instant même, en m’apportant ton aide. Ainsi, mon grand-père intercèdera en ta faveur devant Allah, Le Glorifié et L’Élevé. »
Il répondit : « Ô fils du Messager d’Allah, par Allah, si je te viens en aide, je serai le premier à me faire tuer devant toi. En revanche, voici mon cheval, prends-le. Par Allah, à chaque fois que je l’ai chevauché, j’ai toujours obtenu ce que je cherchais et je m’en suis sorti sain et sauf quand j’étais en danger. Il est à toi, prends-le. »
[À ce moment,] Hussein (as) détourna son visage et lui dit : «[Finalement,] nous n’avons besoin ni de toi ni de ton cheval. Et je ne prends comme aide ceux qui égarent. Dans ce cas, auvetoi. Si tu n’es pas de notre côté, alors ne sois pas non plus avec ceux qui nous combattent. Car celui qui entend notre cri, nous la famille du Prophète (Ahl al-Bayt), mais qui ne nous vient pas en aide, alors Allah abattra son visage dans le feu de l’Enfer. »