(A.P.Hawzah) -Le défunt Allameh Mesbah, dans l’une de ses conférences, a évoqué les enseignements profonds du Nahj al-Balagha au sujet de la « maîtrise de soi pour parvenir à une volonté forte », que nous présentons aux honorables lecteurs.
Lorsqu’une personne parvient à maîtriser son esprit, elle peut alors contrôler sa volonté.
Souvent, l’homme décide d’accomplir une action, en a réellement le désir intérieur, mais au moment d’agir, malgré cette inclination, il n’arrive pas à se contraindre à passer à l’acte.
Par exemple, il se dit : « Attendons encore un peu, juste cinq minutes. » Ce phénomène est familier à beaucoup d’entre nous. Moi-même, à de nombreuses reprises, je l’ai vécu : à l’aube, en me réveillant avec l’intention de me lever pour la prière, je me dis : « Encore cinq minutes de sommeil. » Mais ces cinq minutes deviennent parfois plus d’une heure, et la prière est alors retardée ou même manquée.
Dans cette situation, bien que la personne soit réveillée, par négligence elle laisse échapper l’action. Cela montre qu’elle n’est pas maîtresse de sa volonté.
Le Nahj al-Balagha enseigne que pour dominer sa volonté, il faut d’abord maîtriser son esprit, et le moyen d’y parvenir est de contrôler la vue et l’ouïe. C’est le chemin le plus simple vers la maîtrise de l’esprit.
Dans ce domaine, l’Imam insiste d’abord sur la maîtrise du regard. Parmi les caractéristiques des véritables chiites des Ahl al-Bayt (as), rapportées dans les traditions, figure le contrôle du regard.
Chaque fois qu’ils veulent regarder quelque chose, ils se demandent d’abord : « Ce regard est-il conforme à la satisfaction de Dieu ? Est-il permis ou interdit par la loi religieuse ? »
Les personnes d’une piété et d’une sincérité encore plus grandes vont au-delà. Elles ne se contentent pas de distinguer entre le licite et l’illicite, mais se demandent aussi si ce regard leur sera utile. Si elles constatent qu’il n’apporte aucun bénéfice, elles s’en abstiennent. Elles préfèrent orienter leurs yeux vers ce qui leur apporte un gain spirituel : la lecture du Coran, l’étude des hadiths, ou même des films relatant la vie des combattants de la foi, des savants pieux et des grands hommes de religion.
De même, si elles veulent regarder un film, elles choisissent des œuvres porteuses d’inspiration et d’élévation, et non celles qui mènent à la distraction et au péché.
La deuxième étape est le contrôle de l’ouïe. Si l’on parvient à discipliner ces deux sources d’information que sont la vue et l’ouïe, alors on peut marcher sur la voie de l’adoration et de l’obéissance à Dieu, et ne pas faillir à ce que l’on sait être Sa satisfaction.
Mais tant que les yeux et les oreilles sont libres de tout voir et de tout entendre, la maîtrise de l’esprit et de la volonté restera hors de portée.
C’est alors que l’on perd sa concentration : on lit, mais l’esprit vagabonde et s’occupe d’autre chose. On reste des heures devant un livre sans véritablement progresser, parfois incapable de lire attentivement une seule ligne.
Il en va de même pour la prière : on dit « Allahu Akbar » en entrant dans la prière, mais au moment du salut final, on se rappelle seulement que l’on priait.
Pour tirer profit de la prière et atteindre la présence du cœur, il faut dominer son esprit et acquérir de la concentration. Et cette attention passe nécessairement par la maîtrise des yeux et des oreilles.
Baisser le regard est un exercice qui, avec un peu d’entraînement et de volonté, devient possible. Cela ne requiert pas de compétence particulière : un minimum de pratique suffit pour acquérir cette discipline.
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