(A.P.Hawzah) -L’Imam Amir al-Mu’minin Ali (paix soit sur lui), expose dans le Nahj al-Balâgha des points au sujet de « l’admiration de soi et l’orgueil, fléaux des bonnes actions », que nous présentons ici aux lecteurs :
Sagesse 46 :
« سَیِّئَةٌ تَسُوءُکَ، خَیْرٌ عِنْدَ اللَّهِ مِنْ حَسَنَةٍ تُعْجِبُکَ. »
Traduction :
Le péché qui vous rend triste et repentant et plus aimé par Allah que le bon acte qui vous fait devenir arrogant.
Explication :
Le fléau de l’admiration de soi (ʿujb) :
L’Imam (as), dans cette parole courte mais profonde, attire l’attention sur un point important qui a un grand impact dans le cheminement spirituel de l’homme vers Dieu. Il dit : « Le péché qui vous rend triste et repentant et plus aimé par Allah que le bon acte qui vous fait devenir arrogant. » (سَیِّئَةٌ تَسُوءُکَ خَیْرٌ عِنْدَ اللَّهِ مِنْ حَسَنَةٍ تُعْجِبُکَ).
La raison en est claire : le pécheur qui est affligé par sa faute s’oriente vers le repentir, la pénitence et la réparation, tandis que celui qui devient vaniteux de sa bonne action s’avance vers l’ostentation. Le repentir efface les conséquences néfastes du péché, alors que l’orgueil, l’admiration de soi et l’ostentation dans les bonnes œuvres conduisent l’homme au bord des grands péchés.
Dans un hadith du Prophète (PSL), on lit : « مَنْ رَأی أنَّهُ مُسیءٌ فَهُوَ مُحْسِنٌ — Celui qui se considère comme un pécheur est en réalité un bienfaiteur. »
L’inverse est également vrai : « مَنْ رَای إنَّهُ مُحْسِنٌ فَهُوَ مَسیءٌ — Celui qui se croit bienfaiteur est en fait pécheur », car l’admiration de soi et l’orgueil corrompent ses bonnes actions et parfois ébranlent même la foi à sa racine.
Dans un hadith rapporté de l’Imam al-Sadiq (as), il est dit : « Dieu Tout-Puissant révéla à David : "Annonce la bonne nouvelle aux pécheurs et avertis les véridiques (ṣiddîqîn)." » David fut surpris et dit : « Seigneur, comment cela est-il possible ? » Dieu répondit : « Annonce aux pécheurs repentants la bonne nouvelle que J’accepte leur repentir et que Je pardonne leurs fautes ; et avertis les véridiques de ne pas laisser entrer l’admiration de soi dans leurs œuvres. »
Dans un autre hadith, il est rapporté que deux hommes entrèrent dans une mosquée : l’un était un adorateur et l’autre un pécheur. Mais lorsqu’ils sortirent, le pécheur faisait partie des véridiques, et l’adorateur faisait partie des pécheurs. Puis l’Imam dit : cela est dû au fait que l’adorateur entra en se glorifiant de son adoration et en y songeant, tandis que le pécheur entra accablé de regret, demandant pardon sans cesse pour ses fautes.
Enfin, concluons par une autre parole du Prophète (PSL) : Dieu lui révéla que certains de Ses serviteurs s’efforcent dans l’adoration, se lèvent de leur sommeil agréable et de leurs lits confortables pour prier et se fatiguent dans Son adoration. Mais parfois, Il les fait succomber au sommeil une ou deux nuits afin qu’ils marchent sur le chemin correct. Car lorsqu’ils se réveillent le matin, ils sont en colère contre eux-mêmes et se blâment. S’Il les laissait libres dans ce qu’ils veulent accomplir en adoration, l’admiration de soi les atteindrait et les mènerait à une situation où réside leur perte.
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