۶ آذر ۱۴۰۳ |۲۴ جمادی‌الاول ۱۴۴۶ | Nov 26, 2024
Emmanuel Macron

Hawzah/Alors que la crise sanitaire du Covid-19 est loin d'être terminée, l'exécutif a choisi d'inscrire la lutte contre « le séparatisme » comme « une préoccupation majeure ». Un projet de loi est annoncée en ce sens pour la rentrée par le Premier ministre. Tandis que la crainte d'une nouvelle stigmatisation grandit parmi les musulmans, des responsables d'organisations musulmanes s'expriment.

« L’agence de presse de "Hawzah" (France) - En vue de l'élection présidentielle en 2022, l'aile droite d'Emmanuel Macron est plus que jamais choyée au vu des choix opérés par le président lors du dernier remaniement ministériel. Le nouveau Premier ministre, Jean Castex, est lui-même issu des rangs de la droite, au même titre que le ministère de l'Economie, Bruno Le Maire, ou encore le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et cela se ressent tant dans les discours que dans les priorités affichées pour cette seconde moitié du quinquennat.

Le chef du gouvernement, qui fut ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a ainsi annoncé, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale mercredi 15 juillet, la présentation en Conseil des ministres d’un projet de loi contre « les séparatismes » pour la rentrée, dans le but d’« éviter que certains groupes ne se referment autour d’appartenances ethniques ou religieuses ».

Cinq mois après le discours présidentiel à Mulhouse sur le « séparatisme islamiste », « lutter contre l’islamisme radical sous toutes ses formes est et demeure l’une de nos préoccupations majeures », a déclaré le Premier ministre.

« Combattre toutes les formes de séparatismes »

A l'issue de ces déclarations dont le fond reste encore sérieusement à préciser, qu'en disent les responsables des organisations musulmanes ? « Nous attendons de voir le contenu du projet avant toute réaction sur le fond », a réagi auprès de Saphirnews le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui.

« La lutte contre le radicalisme se réclamant de l’islam et qui pourrait donner lieu à des formes de séparatisme fait partie de nos préoccupations », signifie-t-il. Néanmoins, « sur la forme, nous continuerons de contester la formulation "séparatisme islamiste" comme j’avais déjà eu l’occasion de le faire au moment de la déclaration du président de la République à Mulhouse », signifie-t-il, rappelant avoir appelé à « combattre toutes les formes de séparatismes » afin d'éviter la stigmatisation d'une composante particulière de la nation, à savoir les musulmans.

« Cet appel (à lutter contre les séparatismes) prend tout son sens au moment où des personnes condamnées à maintes reprises pour provocation à la haine religieuse, continuent de s’exprimer librement dans les médias et de déverser leur haine sur les Français de confession musulmane », estime-t-il.*

La nécessité de clarifier un terme encore flou

Contactée, la Grande Mosquée de Paris n'a, pour sa part, pas souhaité réagir aux déclarations du Premier ministre. En revanche, le Rassemblement des musulmans de France (RMF) s’est exprimé pour souligner « la nécessité d’une clarification du terme de "séparatisme" ».

« Il y a effectivement la volonté de certains individus ou de groupes d’individus qui veulent se mettre volontairement en "rupture" avec la société, avec parfois une remise en cause de certaines valeurs de la République. De tels comportements mettent à mal le vivre ensemble et remettent en cause la cohésion nationale autour du pacte républicain qui nous lie tous », indique son président Anouar Kbibech dans un communiqué. « De tels comportements restent toutefois marginaux et minoritaires. »

Lutter aussi contre « le séparatisme subi » par les habitants de quartiers

Anouar Kbibech appelle « à la plus grande vigilance pour éviter toute stigmatisation des citoyens français de confession musulmane », pointant le « risque d’amalgame et de confusion possible dans l’esprit de nos compatriotes entre "islam, islamisme et terrorisme" » face à de mauvaises interprétations des pratiques perçues comme des signes de « radicalisation » par des hommes et femmes politiques.

Le président du RMF espère également que « le projet de loi concernera aussi bien le "séparatisme voulu" de la part de certains groupuscules, que le "séparatisme subi" par les habitants de certains quartiers qui se sont retrouvés dans des ghettos, suite à une certaine politique de la ville et à une conjugaison de conditions économiques et sociales dégradées ». « La lutte contre ce "séparatisme subi" passe par un véritable "Plan Marshall" pour faire sortir les jeunes de ces quartiers de la situation économique et sociale dans laquelle ils se trouvent enfermés », conclut-il.

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