۹ فروردین ۱۴۰۳ |۱۸ رمضان ۱۴۴۵ | Mar 28, 2024
esclavage

Hawzah/L'esclavage, l'exploitation et la destruction de leur identité sont les atrocités commises par les Européens à l’encontre des musulmans africains depuis le XVIe siècle.

La mort de George Floyd, un homme noir victime de violences racistes la semaine dernière à Minneapolis, a provoqué des manifestations dans plus de 20 États.

Le site d’information ida2at.com, a présenté le livre sur les esclaves musulmans africains sur le continent américain de l'écrivain et historien français Silvan I Diouf, qui présente les problèmes rencontrés par les Africains musulmans en Amérique du Nord et du Sud.

Le XVIe siècle a marqué le début de la traite négrière à travers l'océan Atlantique. Les pays occidentaux ont utilisé tous les moyens pour capturer les esclaves africains. Ils ont chassé les hommes, les femmes et les enfants de leurs maisons dans les villages africains, détruit leurs récoltes et incendié leurs villages, et les ont forcés à accepter l'esclavage au lieu de mourir de faim ou brûlés. Au cours de leurs voyages en Amérique du Nord et du Sud et en Occident, les Africains ont subi des tortures, la famine, les menaces de mort et les flagellations.  En 1503, les esclaves africains du Sénégal, de Gambie, de Guinée, du Mali et du Nigéria ont été transportés en Amérique. Parmi ces esclaves, les musulmans étaient majoritaires et  on estime que des centaines et des milliers de personnes ont été transportées entre 1500 et 1900. Bien que les autorités espagnoles aient tenté d'empêcher leur entrée aux États-Unis, certains agriculteurs aux XVIIIe et XIXe siècles, préféraient employer des esclaves noirs parce qu'ils étaient plus forts. Dans ce nouveau pays, le christianisme devait être la première religion. Par conséquent, les musulmans africains comme les autres esclaves, ont été confrontés à de nombreux obstacles dans le maintien de leur religion et de leur liberté d'expression, et ont été soumis à de nombreuses pressions.  Les premières tentatives ont été de changer les prénoms islamiques et de leur choisir de nouveaux prénoms comme Moïse, Abraham et Salomon. Les premiers Africains transportés en Amérique, espéraient par-là, que leur statut social s’améliorerait et qu'ils seraient libérés de l'esclavage. Mais les Africains emmenés en Occident comme esclaves à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, étaient plus attachés à leur religion et tentaient de la protéger même secrètement.

Ces Africains faisaient leurs prières, jeûnaient pendant le mois de Ramadan et payaient la zakat malgré leurs très faibles richesses. Ils s’abstenaient également de manger des aliments et des boissons harams, malgré la faim et la malnutrition. Ces musulmans avaient aussi secrètement créé des écoles islamiques pour éliminer l'analphabétisme chez leurs enfants et leur enseigner les règles de l'islam. Le succès des musulmans dans la préservation de leur religion et de leur identité islamique n'a pas fait disparaitre leur statut d’esclaves mais ils ont utilisé les contradictions du système d'esclavage et formé des sociétés puissantes capables de préserver leur religion et leur identité grâce à leur origine culturelle et sociale et à l'éducation qu'ils avaient reçue sur le continent africain, car beaucoup d'entre eux avaient reçu un enseignement supérieur et la connaissance moyenne des esclaves en lecture et en écriture, était supérieures à celle de leurs « propriétaires ».

Les compétences en leadership et le pouvoir d'influence des esclaves musulmans ont joué un rôle important dans leur lutte contre l'esclavage et la révolution dans diverses parties de l'Amérique du Nord et du Sud.  En 1522, les musulmans sénégalais ont organisé la première révolte des esclaves africains du Nouveau Monde. Cette année-là, une vingtaine d'esclaves des plantations de canne à sucre du fils de Christophe Colomb ont organisé des manifestations publiques et coupé la tête des Espagnols. Après cette insurrection, l'Espagne a tenu cinq cérémonies pendant 50 ans, pour interdire l'esclavage des musulmans. Beaucoup de révolutions ont eu lieu comme en 1523, au Mexique, en 1529, à Cuba, en 1627, au Guatemala, en 1647, au Chili, entre 1830 et 1840 en Floride, et en 1835, à Bahia, au Brésil. La Révolution brésilienne a été la révolution la plus importante. La révolution au Brésil était dirigée par les anciens de Houssa (une tribu ouest-africaine), mais les responsables qui avaient été avertis quelques heures plus tôt, ont immédiatement pris des mesures de sécurité strictes, en détruisant des maisons et en arrêtant les Africains musulmans esclaves ou non. Ils ont également bloqué les routes aux révolutionnaires musulmans venus des villages voisins se joindre à la révolution. Les Européens vivant dans la région, étaient très inquiets des dimensions religieuses de cette révolution et après la dispersion des révolutionnaires, 286 hommes et 24 femmes ont été condamnés à mort, à la prison et à des flagellations. Dans cette révolution et d'autres révolutions, les Africains musulmans ont non seulement dirigé les musulmans mais également mené des luttes pour la libération de tous les esclaves. Ils utilisaient l'arabe pour leurs communications secrètes et malgré l'échec de la plupart de ces révolutions, ils ont poursuivi leur lutte et participé à la révolution de 1791 à Saint-Domingue, capitale de la République dominicaine, jusqu'à l'indépendance d'Haïti en 1804.

Bien sûr, malgré les luttes de ces Africains contre l'esclavage et leurs efforts pour préserver leur religion, l'islam que ces gens avaient à l'époque n'est plus le même aujourd’hui. Aujourd'hui, en Amérique du Nord et du Sud et dans les Caraïbes, une communauté unie comme celle de cette époque n’existe plus car les esclaves musulmans n'eurent pas le pouvoir de transmettre leur religion aux nouvelles générations et parce que les pressions ont augmenté pour les convertir au christianisme. Les difficultés de communication avec le monde islamique et le manque de soutien et d'écoles pour enseigner la religion islamique, sont d'autres facteurs qui ont fait que certains descendants d'esclaves musulmans africains ne savaient même pas que leurs ancêtres étaient musulmans.

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